Salon Art et Lumière. 28e édition / Maison Forte – Vourles
Dans son mot d'accueil du catalogue, Renée Delomier, présidente du Salon Art et Lumière exprime son plaisir de recevoir le peintre Jean-Paul-Schmitt comme invité d'honneur ainsi que les trente-quatre artistes peintres et sculpteurs de la région. Jean-Paul Schmitt peint depuis plus de trente ans et a été justement récompensé de nombreuses fois. Plus de deux cents de ses toiles figurent dans des collections en France et à l'étranger. Dans son vaste et lumineux atelier des Monts d'Or où il vit, il travaille chaque jour inlassablement, avec un enthousiasme intact. Près de trente peintures habillent la salle de réception de ce lieu historique si bien restauré par la volonté de la mairie de Vourles. Le thème prédominant des peintures de Jean-Paul Schmitt est celui des cafés, une série à laquelle il s'est consacré depuis plusieurs années. A ce propos, nous citerons Alain Vollerin qui les avaient si bien évoqués : "Les cafés, donc, à chaque instant de nos quotidiens : le café du matin, où, le fusain, parfaitement dominé, rend honneur à la féminitude rayonnante, le serveur interlocuteur privilégié, la terrasse ouverte sur la lumière dès les premiers jours du printemps, le célèbre péristyle de l’Opéra, où, nous achetions nos livres d’occasion en des temps trop anciens, le célèbre Bellecour, où, notre ami le peintre, Jacques Truphémus, membre du groupe Sanzisme avec Jean Fusaro, et André Cottavoz, prenait souvent son déjeuner, réfugié dans l’arrière-salle, mais aussi, à Vaise, quartier bouleversé par la révolution immobilière, où, vécurent les mariniers, acteurs de son développement autour de la Saône nourricière, et si présents dans les toiles de Jean Couty. Rien n’échappe au regard de Jean-Paul Schmitt de la vie des bars, à Londres, à Paris, à Montréal, et même, à Amsterdam". Signalons aussi quatre paysages à l'entrée de l'exposition dans lesquels Jean-Paul Schmitt a sublimé la nature dans toute la plénitude de sa lumière. Ce 28e salon Art et Lumière est d'une grande diversité de styles et c'est tout l'intérêt de ce type de manifestation. Chacun rencontrera l'œuvre qui résonnera en lui. Nous avons été touché par les compositions poétiques du jardin du Palais Saint-Pierre de Joanna Augustyn. Le peintre Ariel avec qui nous visitions l'exposition nota la singularité d'une vache rose. Elle nous regarde, saisie par Michèle Blond dans un décadrage intéressant. Les assemblages colorés de Patrick Chaneac dans un esprit post Nouveau Réalisme ordonné sont séduisants. Nous avons eu plaisir à revoir les passerelles de Renée Delomier, suspensions mentales, que nous avions remarquées à l'Hivernal. La fleur géante qui envahit les architectures de Sophie de Almeida nous interroge. C'est une évocation intense libre d'interprétation. Gilberte Frouin avec ses univers naturels en aplats de couleurs denses a intégré avec bonheur la leçon de Gauguin à Sérusier pour la composition du "Talisman". Chantal Hayette continue à nous enchanter, traduisant une force vitale, comme un dépassement de soi. Notons le nuagisme de Marie Issartial et les embrasements turnériens de Christine Lance. Pascale Mattan apporte un soin particulier à ses compositions avec un découpage graphique qui règle des mariages de plans bien maîtrisés. Remarquons la vitalité des bruissements de formes d'Anne Michaud dans un héritage expressionniste des découpages de Simon Hantai. Les sculpteurs Eric Chambon, Estelle Grandidier et Anne-Marie Javerliat, Mirabelle Rousset-Charensol, et Nadine Desestreit offrent une diversité de traitement figurative ou abstraite de la figure humaine ou animale entre méditation, aspirations et souffrance. Nous vous encourageons à programmer rapidement une visite de cette exposition où chaque artiste a donné le meilleur de lui-même. Maison Forte. Salle des Séminaires. Vourles, jusqu'au 11 juin 2023. Paule Martigny. Mémoire des Arts