Surréalistes, certes, à la galerie Michel Descours...
Il faut incontestablement voir cette exposition présentée par Michel Descours, à Lyon, dans sa galerie de la rue Auguste Comte. Vous verrez des œuvres de : Hans Bellmer, Jorge Camacho, Pierre de Maria, Fred Deux, Oscar Dominguez, Christian d'Orgeix, Max Ernst, Gilles Ghez, Marcel Jean, Wilfredo Lam, Emile Malespine, André Masson, Henri Michaux Pierre Molinier, Raoul Ubac, etc. Merci de nous révéler : Wilhelm Freddie, Robert Guyon, Georges-Henri Morin, Guy Roussille ( un très grand bonheur), Jean-Claude Silbermann, Daniel Nadaud, Jindrich Styrsky, et Yo Yoshitome. Je suis désolé de devoir le dire, encore une fois, mais, Jean Raine, pour lequel, je nourris une véritable admiration, ne fut pas de l'aventure de Cobra. Lorsqu'on s'engage, dans de telles expositions, on prend de sérieuses responsabilités, car, des étudiants liront l'Avant-propos de Michel Descours, et, ils seront contaminés par une erreur. Je suis sincèrement navré d'avoir à le dire, car, le travail de Michel Descours et de son équipe, mérite notre respect. J'assume mon rôle d'enquiquineur. Je regrette qu'il soit encore indispensable. Pendant votre visite, vous verrez de touchantes, et rarement présentées, œuvres tardives du docteur Emile Malespine (1892-1953). Je crains qu'il n'aurait « certainement » refusé de participer, lui qui avait beaucoup de caractère et de nombreuses certitudes, à cet accrochage. Car, il s'était démarqué du Surréalisme en inventant le mot Suridéalisme, en 1925, qui fit l'admiration de l'architecte et peintre, Louis Thomas. Il est d'ailleurs regrettable que pas un des artistes liés à l'aventure de Témoignage de Lyon, ne figure dans cette admirable sélection. Pour ce qui concerne, Max Schoendorff, l'histoire nous dit qu'il exposa, à Paris, à la galerie de René Drouin qui présentait déjà, Hans Bellmer. Max Schoendorff revint à Lyon, profondément influencé, et exposera en 1958, chez Marcel Michaud, des œuvres encore très éloignées des délires d'un Wols, d'un Dado ou de Bellmer. En 1971, Robert Droguet définissait très bien l'un des premiers états de la peinture de Max Schoendorff : « fausse parodie de peinture ancienne ... » Mais, l'exemple était imprimé dans l'esprit de Max Schoendorff. Il se révèlera pleinement dans des compositions comme « Echo de la déchirure » en 1964. Cette rencontre faisait-t-elle de lui un précurseur ? Cette démarche était semblable, à celles de nombreux artistes lyonnais, partis à Paris, enrichis par une découverte, et produisant, à leur retour dans leur terroir, une œuvre bénéficiant d'un statut de novateur, alors, qu'ils n'étaient que des suiveurs provinciaux. Hélas, l'aventure des arts plastiques à Lyon ne peut que rarement, se départir de cette amère constatation. Ayons le courage d'ouvrir les yeux. Dommage ! Quant à Bernard Pruvost, il n'a rien d'un surréaliste, il compose, comme il faisait auparavant de l'art africain, des « Wolfli » de circonstance qui font de lui, un artiste de l'art brut de la dernière heure. Sa présence ne doit rien à son talent, mais tout, aux vertus du copinage. Saluons au passage, l'édition du superbe catalogue dédié à Fred Deux, dans le cadre de l'hommage mis en place par le Musée Jenisch Vevey, jusqu'au 25 mai 2015, et, dont l'épouse, Cécile Reims collabora jusqu'à la mort d'Hans Bellmer à l'exécution de ses gravures. Pendant votre visite à la galerie Descours, si, vous avez besoin d'informations, tournez-vous vers Gwilherm Perthuis qui coordonna le catalogue (20€) avec Paul Ruellan, il est toujours disponible, et souriant. Autre chose, je ne trouve, pas très bonne l'idée, d'écrire des citations à l'horizontale des illustrations. Cet événement s'achèvera le 20 juin 2015. Précipitez-vous. Galerie Michel Descours-44, rue Auguste Comte-Lyon 2 Tel : 04 72 56 75 97.