Terrible nouvelle pour les familiers de la Fabuloserie, la mort de Caroline Bourbonnais...
Caroline Bourbonnais a mis fin à sa mission, le 10 août dernier, à la suite d'une maladie imparable. Tous ceux qui l'ont connue savent qu'elle a lutté farouchement contre l'implacable destin. Caroline Bourbonnais avait aménagé, à partir de 1982, avec son mari, l'architecte Alain Bourbonnais, la fascinante Fabuloserie, à Dicy, dans l'Yonne. L'aventure avait commencé à Paris, par l'admiration d'Alain Bourbonnais pour Jean Dubuffet passionné par les artistes de l'Art Brut qui avait organisé des expositions dans les locaux de la librairie Gallimard. Alain Bourbonnais avait conçu en 1972, dans l'euphorie de l'époque, l'Atelier Jacob. Parmi les soutiens indéfectibles d'Alain et Caroline Bourbonnais, il y eut toujours, et dès la première heure, Michel Ragon, critique et historien de l'art et de l'architecture, et romancier. Nous avions connu Caroline grâce à Michel Ragon, pendant le dixième anniversaire de la Fabuloserie. L'aventure gargantuesque de la Fabuloserie débuta autour des immenses personnages en mouvement d'Alain Bourbonnais : « les Turbulents ». Elle se poursuivit par les choix rigoureux d'Alain et Caroline Bourbonnais : Berni, Aloïse, Podesta, Dereux, Genty, Le Carré Gallimard, Monchâtre, Pesset, Michel, Vidal, Vandrey, Portrat, Verbena, Sallé, Ratier, Negri, Petit, Marshall, etc. Elle se perpétua avec les sélections scrupuleuses de Caroline après le départ d'Alain Bourbonnais : Amar, Damloup créateur de la Petite Afrique découverte par Michel Ragon, de Villiers, Reynaud, Nek Chand, etc. Caroline Bourbonnais, nous faisait l'honneur d'entendre nos recommandations. Selon notre suggestion, elle avait acquis des œuvres de Thérèse Contestin, Ariel, etc. Comment, oublier le bonheur de Caroline, lorsqu'elle installa autour du grand bassin, l'incroyable manège de Petit Pierre ? Caroline Bourbonnais fonctionnait à l'amour, pour son mari, Alain Bourbonnais, pour ses filles Agnès et Sophie (qui poursuivent l'aventure de la Fabuloserie), pour les artistes dont elle commenta les œuvres avec passion, pendant près de 30 ans. Nous pouvons témoigner que pour Caroline Bourbonnais, l'amitié n'était pas un mot vide de sens. Nous ne marcherons plus, sur le chemin autour de la retenue d'eau aux côtés de Caroline, partageant avec bonheur son incoercible enthousiasme... Nous présentons à ses filles Agnès et Sophie, ainsi qu'à ses très nombreux amis, nos sincères condoléances.