Théodore Lévigne, au musée d'Allard, à Montbrison, une réussite exemplaire...
Il faut saluer la détermination de Sandrine Montagnier, toujours animée par une passion sans faille, pour la peinture de l'école lyonnaise. Au musée d'Allard à Montbrison, elle fit une remarquable exposition de femmes peintres, « Elles... » où figuraient : Marie-Thérèse Bourrat, Janine Rimet, Marthe Chambard-Villon, Myriam Bros, Simone Gambus, Thérèse Contestin, Cécile Berthod, etc. Elle vient de signer avec Benjamin Gurcel, un hommage très documenté à propos de la vie et de l'œuvre de Théodore Lévigne, où, il est question de ses portraits et autoportraits, de paysages et scènes de genre, de natures mortes, de représentations historiques et militaires, et enfin de scènes galantes. Sandrine Montagnier sait convaincre les prêteurs les plus récalcitrants. J'apprécie, particulièrement, une composition où, un militaire de l'Ancien Régime est installé devant une cheminée en compagnie d'une jeune bonne au corsage respectablement garni, mais aussi, cette Colombine (on ressent l'influence de son maître, Alexandre Cabanel) en extase, le sein droit (je n'ai pas écrit dressé, selon le goût de mon ami regretté, le peintre Jean-Albert Carlotti), découvert, laissant apparaître une gracieuse fleur de lys. J'ai été content de retrouver ce tableau, si important, pour la description de la vie lyonnaise : « la Vogue à la Croix-Rousse ». Je fus, et j'en suis très fier, le premier à le retrouver, pendant une visite au musée Chéret, à Nice, il y a plus de vingt ans. Si, nos autorités lyonnaises n'étaient pas aussi incultes, et bêtes, il faudrait engager un échange, pour qu'il figure, à la place, qu'il mérite au musée des beaux-art de Lyon. Certaines scènes me font encore penser à l'art de Clovis Trouille. Vous aurez aussi la confirmation du talent de Théodore Lévigne, pour construire des bouquets de fleurs à la manière hollandaise. Celui-ci eût mérité d'être présent, pendant la superbe exposition : Fleurs et fruits du Rhône, réalisée par Michel Régnier, adjoint à la Culture de Vourles. Si, vous ne connaissez pas le projet de pont qui voulait relier Fourvière à la Croix-Rousse, voici une occasion unique. Théodore Lévigne pouvait tout peindre, avec parfois quelques faiblesses techniques, d'ailleurs, il réussit à recréer un climat barbizonien, à la Camille Corot, pour décrire une gardeuse d'oies dans un village du Bugey, cher à notre ami, Me Dominique Saint-Pierre. Théodore Lévigne, peignait avec son frère, Léon qui, comme lui, fut élève de l'école des beaux-arts de Lyon. Il y a une toile qui semble être un faux, ou, au mieux, une production de Léon Lévigne. Cette exposition fut d'abord accrochée au musée de Nuits-Saint-Georges, dans une version plus complète. A voir avec vos amis, jusqu'au 30 avril 2018. Le nouvel autoroute est très pratique, et rapide. Alain Vollerin