Truphémus expose ses œuvres récentes, à Paris, Galerie Claude Bernard…
Comment, un artiste, parvient-il à dépasser le clivage des modes ? Comment occuper l'actualité ? Malgré les apparences, ces questions n'échappent pas à Jacques Truphémus. J’ai croisé Jacques Truphémus, pendant une Biennale d’Art Contemporain, à Lyon. Je l’ai vu, à la Fiac. Jacques Truphémus qui est né sous le signe du scorpion, aime contre toutes les apparences, cultiver les ambiguïtés. Depuis, qu’il expose à la galerie Claude Bernard, (déjà plus de vingt-cinq ans), il apprécierait que certains, lui trouvent des attaches avec la liberté, la jeunesse incarnées par l’Art contemporain. Celui-là même, que Jean Clair, qui signe la préface dans le catalogue, abhorre littéralement. Jean Clair, depuis son formidable « Considérations sur l’état des beaux-arts » ne cesse pas de fustiger l’Art contemporain, et tous ses tenants. La position de Jean Clair est périlleuse, même s’il ne manque pas de solides arguments. Jacques Truphémus qui fêtera cette année ses 90 ans, a connu le temps des références absolues, comme : « le presque rien ». A l’époque, il admirait Pierre Bonnard, et s’inscrivait avec quelques-uns de ses amis du groupe Sanziste, dans sa lignée. Aujourd’hui, Jacques Truphémus cultive avec délectation le niveau zéro de la composition. Il voudrait faire sa légende de son ambiguïté. Les collectionneurs, sauf les bobos qui votèrent pour Hollande-Tartandouille, et se retrouvent cocus, se cabrent, et manifestent leur désapprobation. Jean Clair découvre l’admiration de Jacques Truphémus pour Claude Monet. Il n’est jamais trop tard. Il y a plus de quinze ans que nous avions constaté, à Lausanne, à la Fondation de l'Hermitage, avec mon ami Jean-Albert Carlotti, la proximité entre certains dessins de Claude Monet et de Jacques Truphémus, des sous-bois, au point de les confondre. Dans la circonstance, on ne pouvait reprocher à Claude Monet, une conduite de copieur. Oh ! temps suspend ton vol… Dans l’œuvre dessinée récente de Jacques Truphémus, il y a des choses qui font peur, et d’autres qui ressemblent à des plats d’épinards. Si, vous aimez les épinards ? Pourquoi pas ?... Ou la salade verte ? Jacques Truphémus entretient un rapport ténu avec la mort, surtout, depuis le décès de son épouse. Mais, n’est pas Edward Munch qui veut… Je ne crois pas au réveil subit d’une préoccupation intense, en peinture. Visité par une révélation. Je vois mal, Jacques Truphémus, entreprenant subitement à genoux, le voyage pour la basilique de Fourvière. Mais, nous avons assisté à de tels revirements, dans le milieu de l'art, depuis que nous avons pris notre premier café, avec Jacques Truphémus et Patrick Colson, au Café Bellecour. Jacques Truphémus était encore dans le secret. Plus de quarante années sont passées. Le texte de Jean Clair, ne nous révèle rien de Jacques Truphémus. Ni des Inuits, non plus. Alors, serait-il inutile ? Pour ce qui concerne les couleurs présentes sur les toiles du violet, du vert, du jaune. Merci, de nous le rappeler, mais, nous l'avions vu. Questionner les « évidences » ? Serait-ce la seule vertu de Jean Clair ? Je m'interroge... A moins que l'usage de ces couleurs ne résulte simplement des méfaits de la cataracte. Jacques Truphémus aurait ainsi un autre point commun avec Claude Monet, lorsqu'il peignit les admirables Nymphéas. Jean Clair, vous avez dit Jean Clair. Cela fait bien, d’arborer la signature d’un dignitaire qui a réussi à se faire admettre à l’Académie Française. La vie est belle !... Toutefois, je suis persuadé qu’il n’est pas bon pour un artiste, de faire du neuf à tous prix. N’est pas Zoran Music qui veut, non plus… On monte à Paris, depuis sa province. On rencontre des personnalités. Pour peu, qu’on ait l’âme un peu poreuse, cela peut avoir des conséquences… De plus, Jacques Truphémus ne refuse plus les honneurs, et il a bien tort. Sa crédibilité en souffre. Il y a même, dans un village perdu des monts du Lyonnais, une place qui porte son nom. Etait-ce bien nécessaire ? On vient d'attribuer à Jacques Truphémus, et de lui remettre, solenellement, la Légion d’honneur. N’importe quoi. Quand on me l’a dit, je ne voulais pas le croire. J’ai tellement vu Jacques Truphémus se protéger, et refuser les « lyonnaiseries ». A quel moment, était-il vrai ? Je pose la question. Ceci dit, il faut, pour ceux qui le peuvent, voir cette exposition, dont le catalogue est fort bien édité, et représente un louable engagement, de la part de Claude Haim. Jacques Truphémus-Galerie Claude Bernard-Paris - 7/9 rue des beaux-arts, jusqu’au 6 juillet 2013.