Une foule dense inaugura l'Hivernal de Lyon, 64e Salon d'Hiver...
Chantal Hayette, plus élégante que jamais, commença son intervention par un hommage à Lara Rolland, très récemment disparue, et regrettée par toux ceux qui eurent la chance de la rencontrer, pendant les longues années, où elle dirigea le Salon d'Hiver avec la complicité de Maxime Signaire, et surtout, de Daniel Petit, secrétaire général émérite, efficace et fidèle. Lara Rolland était d'abord un peintre dans la lignée de la célèbre Myriam Bros qui fut la première femme, à Lyon, à pénétrer à l'Académie. L'influent critique d'art, René Deroudille écrivit à propos de Lara Rolland des articles démontrant son intérêt pour cette peinture souvent abstraite, lui qui, suivant l'exemple de Michel Ragon, à Paris, avait développé à Lyon, un groupe d'artistes abstraits. Vint l'heure de la remise des prix par la présidente Chantal Hayette : 1er prix de peinture pour Béatrice Conso, prix du jury pour Scarbotte et Collet , prix des présidents pour Annie Lancement, prix du thème pour Hélène Marano, prix Boesner pour Maryvonne Marguerin, et, prix de sculpture pour Walter Petrizzo. Deux invités d'honneur : Joelle Rousselet, et ses paysages d'âme, vastes toiles abstraites fougueuses, et, Eric Clavel, sculpteur autodidacte. J'ai rarement vu autant de public un jour de vernissage, dans les salles du quai de Bondy. Près de 700 personnes étaient venues en ce bel après-midi ensoleillé pour admirer les œuvres de : Adrien Bonte adepte convaincant du Street Art, François Calzaretti maître de l'horizon et des lumières, Tracey Chouvin, australienne venue de Sidney avec des toiles figuratives et naïves, Georges-Pierre Colin admirateur de Nicolas De Staël, Béatrice Conso évocatrice de l'esprit de Sima, Sous la pluie, Jean-Louis Conti auteur de fusions réussies biologiques ou aquatiques, Geneviève Cornu descriptrice dans la douceur de ses désharmonies étudiées de l'Envol des rouges-queues et de l'heure du chevreuil, Chantal Hayette, toujours partagée entre abstraction et figuration dans son Rêve de colibri ou son Jour malicieux, Renée Dolomier dont nous apprécions les compositions inspirées par la nature, Gilbert Duchesne qui traduit son admiration et son amitié pour Marc Michallet qui fut une des premières personnalités de la Bibliothèque de la Part-Dieu. Sous le pinceau de Gilbert Duchesne il s'envole comme un ange triomphant, une peinture de l'esprit et du cœur, Frédérique Francesconi dont le Voyage vers l'ouverture du cœur m'a convaincu de la qualité de sa démarche, Pauline Girod en constant progrès dans sa destructuration des émotions et des formes, Catherine Lesaffre, plus paisible comme son personnage en rose installé dans une Sereine plénitude, Claude Martinet prend beaucoup de risques avec ses Jardins divers, peut-être trop, Laure Martin décrit un monde paysan réaliste et sans brutalité, l'admirable Maryvonne Marguerin fond dans la couleur d'envoûtantes rencontres, Hélène Marano installée à la Garde Adhémar, où, vécu le peintre, romancier et parolier célèbre, Serge Rezvani, dit une féminité turgescente, Jean Métral tente de conquérir le bleu par des formes énigmatiques, Jean Meunier-Curtinet pour notre plaisir demeure fidèle aux paysages de Saint-Tropez, le Golfe ou le sentier des douaniers, Cathy Nugues s'exalte dans son effondrement, Janie Petit trancende son talent, sa passion de la peinture dans ses bouquets de fleurs monumentaux, Dominique Phénix mesure l'air du temps, la couleur explose sur les toiles de Sylviane Presson, Sandrine Piani trouve dans sa reproduction d'un rhinocéros et son oiseau ce que d'autres recherches vainement. Je veux parler de Pascal Berger et son épouse, Christine Mallet-Berger dont les revirements picturaux sont des échecs qui n'apaisent pas leurs caractères agressifs, Jean-Michel Reviran s'exprime, voici bien l'essentiel de ses messages sur l'amour et l'amitié. Il fallait une présence de Lara Rolland. Nous l'avons retrouvée avec deux toiles Mémoire de pierre, et, Sans savoir pourquoi, que nous avions vu évoluer dans son atelier de Chaponost, Claude Roux respectueux de la morphologie des Tomates vertes et du saladier aux carottes dans la fidélité aux meilleurs artistes de ce domaine, José Schvartz-Couturier nous enchante par la présentation de cette éblouissante Mariée et ses dames d'honneur, où, nous retrouvons le charme de l'Inde rendu par l'emploi de la technique du Batik, dommage qu'elle ne puisse plus peindre, Ophélie Tardieu-Creupelandt ne nous effraie pas avec ses Icebergs victimes de la fonte des glaces, Evelyne Scarbotte dans une série d'abstraction aquatique dépeint la présence des humains au fond d'une piscine, Jean-Paul Schmitt abandonne provisoirement l'univers des cafés, pour la fine et sage présentation de paysages d'hiver dans des formats honorables, Agnès Tiollier évoque les Nymphéas de Claude Monet en étudiant les lumières le matin et le soir ce qui fit la joie d'Etienne Blanc, candidat courageux, et même téméraire à la mairie de Lyon qui céda la parole à un habitué de l'exercice de la prise de parole dans un vernissage, Loïc Graber, dont on ne sait pas s'il sera encore présent après les futures élections municipales. Comme chaque année, les artistes du salon oeuvrèrent pour la mise en valeur d'un thème : Porte et passage. Signalons Frédérique Francesconi et son Janus, Pauline Girod et sa porte de l'enfer, Chantal Hayette Quand le vent soupire, Tracey Chouvin Uluru, Janie Petit La Curiosité, Catherine Lesaffre et son Entre Deux, Dominique Phénix Sésame ouvre toi, etc. Dans une des deux rotondes, les petits formats trouvèrent un véritable succès, certains furent vendus immédiatement. Le succès de ce jour de vernissage sera, nous l'espérons un gage de complète réussite pour un événement lumineux incompable dans l'univers actuel des arts, à Lyon. L'Jivernal de Lyon. 64e Salon d'Hiver. Jusqu'au 26 janvier 2020. Palais municipal. 20 quai de Bondy-Lyon 5e. Semaine : 14h à 18h. Dimanche : 10h à 17h. Fermé lundi. Entrée gratuite. Alain Vollerin