Walter Sickert / Somogy éditions d'art – Musée de Dieppe
Delphine Lévy, diplômée d'histoire de l'art, directrice générale de Paris Musées, depuis sa création, nous permet de découvrir, un peintre encore méconnu en France : Walter Sickert (1860-1942) jusqu'au 25 septembre 2016, au Musée de Dieppe, dirigé par Pierre Ickowicz. Une fois encore, nous félicitons le maire de Dieppe, Sébastien Jumel, qui après avoir reçu Bernard Clarisse, artiste contemporain, rend hommage à Walter Sickert, par une exposition véritablement extraordinaire pour la révélation picturale portée par les toiles sélectionnées avec vigilance, dans le cadre du festival Normandie impressionniste. Cet événement artistique est incontestablement, et pas seulement sur le sujet de l'Impressionnisme, un des plus remarquables de toute la programmation de la scène française. Elève de Whistler, ami d'Edgar Degas (il partageait avec lui un vif intérêt pour les femmes placées dans des situations difficiles, à l'exemple du petit rat de l'Opéra perché sur ses ballerines), Walter Sickert intégra dans sa peinture toutes les avancées de la peinture moderne (Manet, Monet (les études autour de la cathédrale de Rouen), Turner, Pissarro, etc). Walter Sickert était fasciné par le corps féminin livré à des situations extrêmes, comme pour la toile intitulée La Hollandaise, où, on voit une femme nue allongée sur un lit métallique, le visage pris dans un mouvement de pinceau pour dire un trou, peut-être infligé par la syphilis. On comprend mieux pourquoi, Walter Sickert inspira Lucian Freud, et surtout Francis Bacon, comme le démontre son personnage allongé, sorte de réponse à la toile de Walter Sickert « personnage allongé à l'envers » peint entre 1904 et 1905. Cet intérêt pour les scènes douloureuses, et surtout les crimes, dirigea Walter Sickert vers la composition de nombreuses œuvres étranges dans la forme, et dans la couleur. L'auteur, Patricia Cornwell, écrivain américain de romans policiers, fit un best-seller en tentant de prouver que Walter Sickert était en fait le redoutable Jack l'éventreur. Une thèse réprouvée par Delphine Lévy. Je tiens à féliciter l'éditeur, et les concepteurs de ce catalogue, pour la rigueur de la mise en page. 80 illustrations. Vous devez impérativement, acquérir ce document incomparable, première étude française dédiée au parcours de Walter Sickert, et surtout le lire, pour découvrir un des créateurs les plus engagés, et les plus novateurs de son époque. Avec une préface de Wendy Baron, qui fut directrice de la British Government Art Collection, et la plus reconnue des spécialistes de Sickert, à partir de la publication en 1973 de sa monographie. Elle contribua à l'exposition "Sickert paintings", à la Royal Academy en 1992, accompagnée d'un catalogue. L'ensemble fit beaucoup pour la reconnaissance de cet artiste trop oublié. Avec des repères biographiques très utiles. Relié, couverture cartonnée avec tranchefile + jaquette pelliculée mate. 152 p. Format : 26,5 x 19 cm. 28€.