Yoko Ono : I love you, malgré tout…
Yoko Ono n’était pas là pour la conférence de presse, pas plus que pour le vernissage de sa première rétrospective en France, si patiemment, et, si scientifiquement mise au point par Thierry Raspail, avec la complicité de Jon Hendricks qui fut commissaire de l’hommage à Ben Vautier, en 2010. Jon Hendricks, historien de l’art, spécialiste de Fluxus, s’était entretenu le matin même, au téléphone avec Yono Ono (83 ans, cette année) qui lui avait confié quelques mots d’excuses, très émouvants. On ressentait une immense déception, chez Thierry Raspail dont le perfectionnisme légendaire était contrarié. Le mariage de Yoko Ono avec John Lennon a beaucoup compromis sa réputation dans le monde de l’Art contemporain. Pourtant, peu d’artistes sont aussi légitimes que Yoko Ono. Elle fit ses premières performances avec le père de l’esprit Fluxus, Georges Maciunas, puis, elle fréquenta une référence incontestable, John Cage. Je vous recommande une œuvre, en particulier. Il s’agit d’une salle, où, reposent des cercueils avec à leurs têtes des arbres, dont certains sont en fleurs. Une forte image de la complexité de notre monde. Yoko Ono est depuis très longtemps une véhémente militante pour la paix. Que dirait-elle, si, on évoquait devant elle, ce grotesque président de la République française qui se révéla, niaisement, un impitoyable va t’en guerre ? Je tiens à féliciter, Thierry Prat, et toute l’équipe technique du musée, pour cette mise en place exigeante. Le soir, pendant le vernissage, les visiteurs assistèrent à la création d’une œuvre, selon les indications de Yoko Ono. Il s’agissait d’une soupe confectionnée par deux chefs lyonnais : Grégory Cuilleron et Mathieu Viannay qui devait, au final, recouvrir cinq toiles. Yoko Ono retenue à New York pour raison médicale, a promis de venir au mois de mai. Un rendez-vous, seulement reporté, pour ses très nombreux animateurs. Je vous quitte, en reprenant à mon compte ces mots que Yoko Ono aime répéter : I Love You… L’univers de Yoko Ono qui fut aussi, celui de John Lennon, ne sera jamais, hélas, celui du commun des mortels, prisonnier de ses conditionnements. Je vous laisse imaginer, pourquoi, il faut absolument voir cette exposition événementielle. Yoko Ono- Lumière de l’Aube-Mac de Lyon, jusqu’au 10 juillet 2016