Charlie Hebdo, le talent n’est plus au rendez-vous……
Charlie Hebdo est né en 1970. J’ai acheté le premier numéro. Auparavant, je lisais Hara Kiri. Deux hommes étaient à l’origine de cette aventure révolutionnaire. Le Pr. Choron, personnage insupportable, mais surdéterminé, dont la dernière épouse vient d’écrire la biographie de leur vie tourmentée. Et, François Cavanna, polémiste qui rêvait d’être écrivain, et qui fit un succès auprès des ménagères de cinquante ans, avec son roman : Les Ritals. Invité chez Bernard Pivot, Cavanna était devenu une lavette qui n’hésita pas à se mettre du côté de l’ordre bourgeois, pour sermonner le malheureux poète américain, Charles Bukowski, pendant un numéro d’Apostrophes. L’histoire de Charlie Hebdo contient des épisodes dramatiques, comme celui de la rupture de l’équipe, provoquant l’élargissement et l’isolement du Pr. Choron. Choron en conserva plus qu’une profonde amertume. Il connut alors la misère, avant d’être emporté par la maladie, en 2005. Le nouveau Charlie naquit en 1992, à sa tête Cabu, Val et Gébé. Les années qui suivirent furent épiques. On se tirait dessus à boulets rouges, dans les locaux de Charlie Hebdo. Philippe Val fut considéré comme un stalinien, et contraint au départ. Cabu prit la direction artistique, et, Charb imposa son style, comme directeur de la rédaction. On avait reproché au Pr. Choron de ne pas savoir gérer. La nouvelle équipe ne fut pas mieux inspirée dans ce domaine. Puis, il y eut l’affaire de l’incendie des locaux, après l’épisode des caricatures du prophète Mahomet. Le talent était toujours là, celui de Cabu, de Wolinski. La police protégea les bureaux du journal. Puis, elle l’abandonna. Pourquoi ? La responsabilité de Bernard Cazeneuve est grande. Depuis, l’ignoble carnage du 7 janvier, Charlie Hebdo est devenu le symbole de ce qu’il ne fut jamais, un exemple de solidarité, puisque toute l’histoire de Charlie Hebdo repose sur le principe de cris, hurlements et exclusions. Ainsi va la France et la puissance de ses paradoxes. Le dernier rejet en date, celui de Jeannette Bougrab, la dernière compagne de Charb. La famille de celui-ci vient de démontrer sa violence, son aptitude à exclure, en niant la relation amoureuse de Charb et de Jeannette Bougrab, depuis un an. Quel pitoyable spectacle ! Et, la liberté de Charlie Hebdo ? Qu’en était-il du vivant de Cabu, de Charb, de Tignous et de Wolinski ? Il semblerait que l’équipe, défendue par Elisabeth Badinter, ait frappé à la porte de l’Elysée, pour obtenir de François Hollande des subventions. Comment, Charlie Hebdo pouvait-il, après avoir accepter de mendier des subsides, dire librement ce qu’il pensait du pingouin sinistre affameur des français, abatteur d’impôts, creuseur de dettes publiques, etc, etc. Comment ? Je vous le demande. Et, que dire de l’affiche, en couverture du dernier numéro de Charlie Hebdo ! Que le talent ne se décrète pas. Qu’on de devient pas un bon caricaturiste, simplement parce qu’on l’a décidé. Cette couverture n’a pas d’âme. Elle est ambiguë. Elle est faible, molle. Elle ne percute pas. Voici, à partir de quelles observations, nous pensons que Charlie Hebdo est mort, le 7 janvier 2015, et que ses odieux assassins ont réussi leur projet, malgré toutes les ridicules plastronnades de François Hollande, de Manuel Valls, de Bernard Cazeneuve, et de Claude Bartolone. Dans cette affaire, mes chers amis, une fois encore, soyez vigilants…