L'œuvre du peintre Jean Janoir dispersée à des prix indécents…
Défendu par le critique d'art René Deroudille, et par le journaliste Jean-Jacques Lerrant, Jean Janoir fut dans les années soixante une des figures avancées de l'avant-garde nuagiste inspirée par François Desnoyer et Jean Messagier. Jean Janoir fit la démonstration d'une activité intense, au départ marquée par l’esprit des bibliothèques de Vieira da Silva. Cette série parvint à des prix honorables, comme quelques toiles proches de l’art de Zao Wou-Ki. La mort brutale de Jean Janoir, suivit par celle de son épouse, fut un événement remarqué par le monde des arts plastiques à Lyon. Silence total depuis, puis quelques lignes dans le Progrès annonçant cette vente par l’étude de maître Michel Rambert associé à la Sté Artcurial Paris. Samedi matin, 13 octobre 2012, on pouvait voir les lots, comme disent les spécialistes. Dans la salle, j’ai rencontré Damien Voutay, expert chez Me Bremens. Comme pas mal d’entre nous, il redoutait le pire. Michel Rambert avait l’air sincèrement désolé par l’absence d’intérêt porté à cette dispersion de l’atelier d’un des plus réputés des artistes lyonnais de la Seconde moitié du XXe lyonnais qui accompagna longtemps le succès des décors conçus par la Ste Arrivetz. A Lyon, un must absolu. Jean Janoir occupa cette position enviée pendant plusieurs décennies. Il réalisa des 1% pour des programmes de promoteurs immobiliers. Comment Gérard Collomb, sénateur maire de Lyon a-t-il pu se désintéresser aussi complètement de cette opération désastreuse pour la réputation des artistes vivant dans notre ville ? Pourquoi Jean-Jacques Queyranne, président du Conseil régional, n’est-il pas intervenu pour sauver la réputation menacée de Jean Janoir ? Sylvie Ramond, directrice du musée des beaux-arts de Lyon, dépense sans compter l’argent qu’elle n’a pas pour acheter une œuvre de Poussin hors de prix, trois œuvres historiques de Pierre Soulages, et maintenant une composition assez moyenne d’Ingres qui la pousse à quémander les faveurs de la population locale. La Crise n’a pas de prise sur Sylvie Ramond. 800 000 euros pour la toile d'Ingres !... Plus cela va mal, plus Sylvie Ramond achète. C’est extraordinaire !... Sylvie Ramond ne pouvait-elle pas programmer une exposition de Jean Janoir, et inscrire à ses dépenses l’acquisition de quelques belles pièces ? Parmi les formats les plus beaux, les plus grands, certains partirent pour cent cinquante euros! Michel Rambert était effaré. Il accomplissait sa tâche sans faillir, mais on lisait sur son visage une indéniable déception. L’expert, Mr Bernard Gouttenoire fit ce qu’il pu pour réveiller l’intérêt des quelques acheteurs présents dont beaucoup de membres de la famille, et des amis comme les architectes Jacques Rey et Didier Noël Petit. A cent euros, des toiles très intéressantes furent ravalées. Un scandale que l’on ne peut imputer en aucun cas au priseur, et moins encore à l’expert. La responsabilité de ce désastre incombe à Gérard Collomb qui une fois encore a failli à sa tâche, et à Sylvie Ramond qui profondément se désintéresse de l’école lyonnaise entre le XIXe et le XXe siècle. Quant à l’adjoint à la Culture, Mr Képénékian, il errait encore probablement dans un néant culturel dont il demeure le seul habitant. Quel échec pour tous ceux qui luttent pour la reconnaissance de l’art et des artistes à Lyon ! Quel affront aux mannes de René Deroudille ! Honte sur ceux qui entérinèrent ce lynchage, où les outils du peintre furent proposés à la vente pour quelques euros. 609 pièces furent proposées à la dispersion. L’histoire de l’art à Lyon ne se remettra jamais d’une telle infamie des édiles lyonnais.!...