La seconde mort de Michel Rocard...

Lundi, 4 Juillet, 2016 - 12:10

Tué politiquement par François Mitterrand...

Il faut voir tous les caciques du Parti Socialiste s'habiller dans les oripeaux du « grand mort ». Ce petit homme était un timide. Ce défaut lui coûta sa carrière politique. Il n'eut jamais le courage d'affronter publiquement François Mitterrand. Cette situation de soumission, pire que celle de Mendes-France, contribua au développement du mythe mitterrandien autour du « redoutable stratège ». Jamais, Michel Rocard n'osa déclarer que François Mitterrand fut vichyste, qu'il avait reçu la francisque des mains du Dr Ménétrel, très proche exécutant des volontés du maréchal Pétain. Pourquoi, Michel Rocard n'affirma-t-il jamais sa répugnance pour l'ami de René Bousquet, l'homme qui envoya des milliers de familles juives dans les camps pour répondre aux volontés d'Hitler, l'ami de Jean-Paul Martin, exécutant comme Bousquet des exigences nazies ? Pourquoi ? François Mitterrand fit entrer Jean-Paul Martin, dans son cabinet de ministre de l'intérieur. Pourquoi, Michel Rocard ne dénonça-t-il jamais cette honteuse décision ? Il faut dire qu'alors, les socialistes avaient besoin de Mitterrand. Il leur fit le coup du chapeau, à la Blum, et de l'écharpe rouge. Quelle guignolade !...Pauvre France !... Pauvre Michel Rocard, ne valait-il pas mieux que l'admiration du trouble Jean-Christophe Cambadélis ? Le fourbe Hervé Mariton montera-t-il au créneau ? Laurent Delahousse tenta de se faire mousser, en diffusant sur France 2, un entretien avec Michel Rocard où il affirmait son admiration pour Valls et Hollande. Traîtrise ! Ce reportage était de 2014. Michel Rocard, ces derniers mois, jugeait durement la politique de ces deux ectoplasmes de cirque. Une pensée était remarquable, chez Michel Rocard qui reconnaissait la mort de l'Europe, son analyse de l'attitude de l'Angleterre. Il lui imputait les difficultés européennes. Le général de Gaulle hésita beaucoup, avant d'admettre l'entrée de l'Angleterre dans l'Europe. Le vote du Breixit avait de quoi tourmenter Michel Rocard, européen convaincu. Mais revenons à la déchéance de Michel Rocard qui vécut dans des « placards » plus longtemps qu'il ne l'aurait souhaité, tout au long de sa carrière politique. Heureusement, il bénéficiait d'un poste de haut fonctionnaire. François Mitterrand le ressentait comme un concurrent, peut-être parce qu'il était son opposé : écoute des revendications des Français, respect de l'engagement et de la parole donnée, vaste horreur des manœuvres et des magouilles « politichiennes ». Tout le contraire d'un Mitterrand retors, attaché aux honneurs, aux pouvoirs, prêt aux meurtre, aux dissimulations, aux mensonges, pour conserver son rang de tyran. D'ailleurs, c'est chez François Mitterrand et non, chez Michel Rocard que François Hollande cultive ses admirations. Une page de notre passé se ferme. Ecoutera-t-on, enfin, les meilleures leçons de Michel Rocard, à propos de la gestion de la France, de l'avenir de l'Europe, et du rôle de l'Angleterre. Henri Béraud, écrivain, Prix Goncourt, avait posé la question : Faut-il réduire l'Angleterre en esclavage ? Cette interrogation lui valut un terrible châtiment à la Libération... Michel Rocard tournait son regard vers l'avenir, il a fini par baisser les yeux, peut-être, devant toutes ces déceptions, nées des erreurs de l'Etat socialiste actuel.