Sur Canal + l'acteur, Denis Lavant ridiculise le romancier, Louis-Ferdinand Céline...

Denis Lavant est pourtant un remarquable comédien, mais, il est tombé dans le piège de la facilité, pour composer une méprisable caricature de Céline, tout comme le fit, Michel Serrault, lorsqu'il surjoua l'écrivain, Paul Léautaud. Emmanuel Bourdieu porte la responsabilité de cette composition clownesque. Tout est faux dans cette minable reconstitution. L'idée d'accrocher les feuillets rédigés par Céline ne correspond pas à la technique mise au point par Céline. Trop propre, trop bien rangée, trop alignée. Rien de vrai. Il s'agissait avec le concours de Géraldine Pailhas, de décrire la vie de Céline au Danemark, où, il vivait dans la plus totale misère, et l'authentique visite d'un jeune admirateur de l'auteur du Voyage au bout de la nuit et de Mort à Crédit, Milton Hindus. Géraldine Pailhas n'échappe pas à ce naufrage cinématographique, sa composition du personnage de la compagne de Céline, l'inoxydable Lucette Almanzor, toujours vivante à plus de cent ans, est infidèle. Lucette a suivi Céline dans les pires moments de leur fuite. Elle pouvait s'échapper. Elle n'a jamais failli. Je demande qu'on respecte les sentiments qui unissaient Céline et Lucette Almanzor, gardienne des dernières volontés de l'auteur de Guignol's Band. Le maréchal des Logis Destouches n'était pas un homme de petite taille. Il mesurait 1,79m. Pourquoi, le réduire bêtement, au mètre soixante, parfaitement respectable du comédien, Denis Lavant. Ce film médiocre induit le public dans l'erreur. Céline était un gaillard, un beau gosse dans sa jeunesse. Il ne méritait pas qu'Emmanuel Bourdieu en fit un bossu hystérique et grimacier. Admirateur de l'écrivain, je me désolidarise de l'antisémitisme de Céline, et de son admiration pour la Légion volontaire des combattants. Dommage qu'il n'ait jamais, comme Léon Daudet, exprimé le moindre regret de son antisémitisme. Mais, je ne peux tolérer la réalisation et la diffusion d'un film aussi irrespectueux de la vérité.