Sur le Plateau, siège du Conseil régional, la tragédie picturale de Patrice Giorda...
Patrice Giorda ne sait plus peindre. Il fait la peinture des autres, de tous les autres, de n'importe quel autre. On ne lui trouverait pas une place, dans le plus ringard des salons de peinture. Comment en est-il arrivé là ? Pas assez de travail, et surtout, trop de suffisance, trop de certitude d'être le meilleur. Patrice Giorda a usé ses relations avec les galeristes, à Paris, comme à Lyon, jusqu'à la corde, réussissant même à se faire rejeter violemment par l'influent Daniel Templon. A Lyon, Jean-Jacques Queyranne, président provisoire du Conseil régional, qui ne laissera aucun bon souvenir, et surtout pas la construction ruineuse et inopérante du siège de cette institution bouleversée par les décisions politichiennes de François Hollande, veut passer pour un être cultivé. Alors, il joue l'historien ou le critique d'art. Bavard à lasser l'auditoire (il fait les discours les plus rasoirs), il fallait l'entendre évoquer Diego Vélasquez dont Patrice Giorda ridiculisa le génial portrait du pape Innocent X. N'est pas Francis Bacon qui veut !... Imbu de lui-même, comme Patrice Giorda, Jean-Jacques Queyranne fait sottement l'étalage de son expérience de visiteur d'expositions. Il a découvert l'Oeil écoute, la galerie de Janine Bressy, après 1981, année morbide. C'est bien tard. Il faut dire que Jean-Jacques Queyranne n'est guère précoce. C'est un pitoyable enfonceur de portes ouvertes. A-t-il cru faire du neuf, avec la vieille peinture de Patrice Giorda ? Pauvre homme ! Heureusement, Jean-Jacques Queyranne sera bientôt renvoyé aux oubliettes de la magouille politique par Laurent Wauquiez. Il faut dire qu'il a beaucoup d'ennemis, à commencer dans son camp, par Gérard Collomb le socialiste sénateur-maire de Lyon. Cette solitude est un point commun avec Giorda. Pendant le vernissage, nul chaleureuse congratulation, chacun était venu pour voir, comme pour une sorte d'état des lieux, prudent. Très juste attitude, lyonnaise, mais appropriée. Le résultat était toutefois, navrant, et l'atmosphère bétonnée, selon le goût de Queyranne. Si, vous souhaitez acheter une toile de Patrice Giorda, prudence, limitez votre choix à la période qui va jusqu'en 1987. Après, tout est mou, lâché, abandonné. Oui, depuis plus de vingt ans, Patrice Giorda fait une peinture de l'abandon, du renoncement. Parmi, les multiples horreurs présentées, ici, un médiocre Saint-Suaire d'enfant de chœur de 2014, et un Christ anémique. On comprend que ce vêtement sacré qui a rétréci au lavage, ne défiera pas la légende des siècles. Les forêts de Patrice Giorda sont des lieux maudits, où, il ne faut se promener, ni le jour, ni la nuit. Patrice Giorda qui se veut passionné de spiritualité a confronté sa neurasthénie au magnifique symbole du Golgotha qu'il transforme en trois brindilles insignifiantes. Comme quoi, il est bon de donner des titres aux tableaux. Je n'aurai jamais reconnu, cet exaltant signe divin. Hélas, Patrice Giorda n'est jamais à la hauteur des titres de ses tableaux. Une autre œuvre lamentable, et, elles ne sont pas rares, s'intitule La Vague, et fut peinte, en 2005. Nous sommes bien loin d'être emportés, comme par le chef-d'œuvre du Nabi, Georges Lacombe, ou de la merveilleuse composition d'Hokusai. Parfois, Patrice Giorda qui n'est pas à une influence de plus, tente de faire du Truphémus. Sans aucun succès. Ses fleurs sont engluées dans la matière, la couleur ne rayonne jamais. Comme les valeureux peintres témoins de leur temps, en 1951, et particulièrement, l'admirable Jean Couty, Giorda tente d'isoler des objets : une chaise, un vase de fleur, une table, etc. Autant de visions cauchemardesques. Rassemblez votre courage devant cet Escalier vermoulu qui ne vous conduirait nulle part, et certainement pas, vers la lumière. Il y a même un Christ bleu, peut-être, l'inaccessible exemple de Der Blaue Reiter. Quant à l'expressionnisme d'un Emil Nolde, il hante Patrice Giorda de manière récurrente depuis sa première esquisse. Plus loin, un Prisonnier se tord de douleur. On dirait qu'il vient d'absorber un laxatif. Giorda cultive avec délectation, les effluves nauséabondes. Une preuve du manque de maîtrise de Giorda ? Il n'est jamais précis dans la réalisation de son idée première. On peut à l'infini ironiser sur sa méthode. Il faudrait dans les écoles présenter des œuvres de Giorda aux élèves. Alors, dirait-on, pourquoi avez-vous envie de rire ? Dites-nous le ridicule de cette composition ! La maladresse de Patrice Giorda serait un exemple utile, de ce qu'il faut éviter, du travail qu'il faudrait produire pour corriger de tels manquements. Chez Patrice Giorda, comme chez tout autre artiste, jamais deux sinistres iris ne feront un bouquet de fleurs. Malheureux, Van Gogh ! Je ne vous recommande pas cette promenade sur le Mont des oliviers avec Patrice Giorda, aucun miracle n'aura lieu, ni aujourd'hui, ni demain. Dommage ! Une bonne nouvelle, tout de même, porté par le prophète Patrice Giorda. Le jihadisme parviendra à sa fin. Il n'est que de voir l'image de cette barque sur le Nil, avec au loin, une mosquée en plein naufrage. Merci Patrice Giorda, nous croyons aussi que l'islamisme radical finira par s'effondrer. Voici, chers amis, un large aperçu de cette exposition que vous n'êtes pas obligés de visiter. Il y avait dans la salle, l'écrivain et amateur d'art, Charles Juliet que son épouse surnomme affectueusement « juju ». Comme Charles Juliet, ou, le prix Goncourt, Alexis Jenni, Patrice Giorda se prend pour un romancier, et même pour un philosophe. Paul Cézanne qui fut l'annonciateur d'un art nouveau, écrivit : « Quand la lumière est à son maximum, la forme est à sa plénitude. » Toujours plagiaire, Patrice Giorda voit les choses plus négativement : « la lumière naît quand la couleur cesse d'exister pour devenir espace... » Quand la lumière cesse d'exister ?... Résumerais-je bien, cette profonde pensée, de Patrice Giorda, en utilisant ce mot de Louis Ferdinand Céline : « Dans le fond de mon cul, il croit voir de la lumière... » A chacun, ses points de repères. Je préfère la sublimation de l'acte de peindre de Paul Cézanne, ou d'Olivier Debré. Dans un catalogue, Patrice Giorda avoue : « En trente ans, ma peinture n'a guère changé... » Si, cher artiste, elle s'est dégradée. Terriblement. Elle n'est plus qu'une détestable présence du rien. Probablement, l'objectif ultime pour l'hypocrite, et non-sage éternel, Patrice Giorda. Le Plateau-Lyon-Confluence jusqu'au 25 juillet 2015.