Guy Savoy/ Flammarion
« Savourer la vie. Souvenirs joyeux ». Profession : cuisinier, affirme Guy Savoy avec un bon sourire. Avec une préface de Jacques Pessis, homme d'humour et de culture, biographe de Pierre Dac. J'ai eu l'occasion de déjeuner récemment, et plusieurs fois, à Bourgoin-Jallieu (dont le maire, vient de remporter aux départementales, une belle victoire, contre le Front National), dans la buvette, comme la dénomme, Guy Savoy, où, il vécut avec son père et sa mère installée derrière les fourneaux. Guy Savoy se souvient du jumelage de Bourgoin avec Jallieu : « Ce jumelage est un moment important dans l'histoire de ma famille. Il apporte en effet une clientèle supplémentaire non négligeable à ma mère qui, peu après son arrivée dans ce village, a transformé la buvette municipale, voisine du terrain de boules, en un petit restaurant baptisé L'Esplanade. » Ce restaurant existe encore. Il est animé par une admiratrice des bons produits de Corse. Allez-y, et vous bénéficierez, en plus, d'un panorama exceptionnel. Guy Savoy nous confie, comment, il remplaça sa mère malade, pendant quelques jours, comment, il fit connaissance d'un élève de Maurice Bernachon, Louis Marchand, et comment, celui-ci le présenta aux frères Troisgros, à Roanne, chez lesquels, il fit son apprentissage. Je ne serai pas étonné que Jacques Pessis ait apporté sa touche personnelle à la rédaction de ses souvenirs, absolument passionnants. Contient un cahier d'illustrations, où nous voyons, Guy Savoy avec Paul Bocuse, référence mondiale absolue qui forma des centaines d'apprentis, dont on peut être certain qu'ils détiennent les règles de base du noble métier de cuisinier. Guy Savoy évoque l'époque, les années soixante, où, le poulet avait le goût de poisson. Il prétend que tout a changé. C'est faux. Je regrette de contredire Guy Savoy. Nous sommes aujourd'hui, face au trop salé, au trop sucré des produits issus de l'industrie agro-alimentaire qui règne en maîtresse tyrannique. Hélas, je préfèrerais être d'accord avec Guy Savoy. Impossible, devant la percée économique de Brake France, de Davigel, et tout simplement, de Nestlé, et leur cuisine en sachets à réchauffer. Ils sont partout, grâce à la publicité, à laquelle participe des cuisiniers, plus attirés par le son du picaillon, que par la qualité de la cuisine, comme les Lyonnais, Christophe Marguin et Joseph Viola. Hélas, encore, hélas, nous ne sommes pas dans le monde des bisounours. Mais pas du tout. Notre santé est en jeu. Les aliments, pour rester sains, n'aiment pas côtoyer les matières plastiques. Je vous recommande d'entrer pendant le temps de votre lecture dans la passion de Guy Savoy. Un cadeau incontournable pour tous ceux qui choisissent de vivre un destin de chef (même si l'auteur n'aime pas ce mot). Broché. 276 p. Format : 22 x 14,5 cm. 19€.