Henri Hugon, les larmes aux yeux, ses très nombreux amis, lui ont dit, au revoir…
S’il aimait bien manger, et bien boire, Henri Hugon n’en avait pas moins de la religion. Arlette son épouse, avec Eric son fils, avaient choisi l’église Saint-Bruno-les-Chartreux, pour ce moment de retrouvailles et de partages, une des églises de Lyon les plus inspirées, où souffle un courant de réelle et profonde spiritualité, sublimé par une architecture baroque, et le majestueux baldaquin au-dessus du maître autel, de l'architecte Giovanni Servandoni. Une célébration très préparée, mais sans prêtre (on constate une pénurie) par deux laïcs chrétiens et dévoués dont Mr Guy Lutz, qui déclinèrent un service émouvant, riche de textes, justement sélectionnés. L’église Saint-Bruno était comble. Comment, mieux dire la fraternité qui entoure le souvenir d’Henri, le courage d’Arlettte et du valeureux Eric ? Le chagrin d’Eric et Arlette étreignait tous ceux qui étaient venus accompagner Henri pour son dernier voyage. Ces larmes, sur les visages de nos deux amis, avaient de quoi nous émouvoir. Nous étions plutôt habitués à les voir souriants, même rieurs, unis dans le même respect, pour la cuisine de bouchon et de tradition. Beaucoup de clients amis, comme : Francis Allimant, Henry Millers, Yves Peyramond, Roger Savet, Me Jean-François Lavorel, Mr Crozet, l’acteur Michel Le Royer, Jean-Paul Valéry, Henri Chabert, Michel Havard, Philippe Bordier, le consul de Russie, Henri Junique, Robert Batailly, Victor Bouché le marchand de vin, Bernard Fialaire maire de Belleville-sur-Saône commune caladoise où était né notre ami Henri Hugon, Jean-Pierre Champion maire de Mogneneins, village préféré d’Arlette Hugon, Jeanne Frangin veuve du regretté Bernard Frangin, etc. Et même, des critiques gastronomiques comme : le fidèle Yvon Chatain, François Mailhes, Jean-Jacques Billon, Marco de Lyon People, et votre humble serviteur. Les membres de la Confraternité des bouchons : Roger Dussaud prestigieux prédécesseur des Hugon, Yves Rivoiron, Bernard Copeaux, Colette Sibilia, Claude Barbet petit-fils de Marius Barbet en place avant Roger Dussaud de 1937 à 1973, Pascal Bonhomme, Jean-Louis Gelin, Florence Dupin et Stéphan Tarare, Isabelle Comerro, Emmanuel Ferra, Gilles Maysonnave, Benoît Josserand, etc. Les mâchonneuses qu’Henri Hugon surnommaient affectueusement « les pintades du matin » touchèrent tous les cœurs et tous les esprits, par la sincérité de Valérie Girod et Laurence Kagialis Sallen. Solidaires, tous les commerçants de la rue Pizay étaient montés sur le plateau de la Croix-Rousse. Quelle formidable sensation de recueillement et de communion, bien au-delà des intérêts partisans ! Comment, ne pas me souvenir de la messe, entendue ici, pour les obsèques de notre très pieux, très éclairé et sensible ami, l’architecte compagnon de Tony Garnier, Louis Thomas. Ce jour-là, je revois le peintre Jean Couty, recueilli dans le souvenir de celui qui fut un indiscutable exemple. Je pensais voir le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, ses adjoints Braillard, Fournel, Bolliet, Vesco, Fondeur, Condemine, Guillaume, Leveque, Haguenauer, Rivoire, Roy, Touraine, Brumm, Daclin, Kepenekian, etc. Personne. Où étaient-ils passés ? Jamais, absence ne fut aussi remarquée, surtout en période pré-électorale. Tout ce joli monde n’avait pas jugé utile de venir, saluer le départ d'une des dernières grandes figures de la gastronomie lyonnaise. Les très nombreux présents se retrouvèrent, à la mairie du 4e, autour d’un fameux mâchon préparé par Arlette, et son assistant préféré, Eric. Un beau geste traditionnel qui maintenait une haute idée de la convivialité lyonnaise. Encore une fois, nos condoléances pour Arlette, Eric et tous les membres de leur famille. Nous nous joignons à leurs nombreux amis, pour leur souhaiter un grand courage dans la traversée de cette terrible épreuve.