Jean-Louis Manoa, maître du gibier accueillait au Mercière…
Tout le monde à Lyon connaît le cuisinier Jean-Louis Manoa, et même la France entière, depuis qu’il participa à l’émission C. à vous animée par Alessandra Sublet, en compagnie du très honorable Jean d’Ormesson, et de la comédienne Catherine Frot. Jean-Louis Manoa, comme Arlette et son fils Eric de Chez Hugon, comme les deux copines du Bouchon des Filles, comme les estimables animateurs du Café des Fédérations ou de La Meunière a résisté aux sirènes graveleuses de Cricri Margoul, le déloyal vice-président de la Chambre de Commerce de Lyon qui sema la zizanie ces derniers mois, dans l’univers de la cuisine lyonnaise de tradition. Jean-Louis Manoa avait convié quelques amis, pour clore dans la bonne humeur une année riche en surprises, dont l’élection à la présidence de la République de François Hollande, devenu très vite l’illustrissime père Tartandouille, roi de la panouille et de la magouille, ne fut pas la moins désopilante. Tout commença par d’opulentes tranches de pâté en croûte. Pour bien réussir, cette pièce maîtresse de la gastronomie française, il faut unir trois éléments : la pâte qui peut-être boulangère ou pâtissière, la viande bouchère ou charcutière (ici, elle était giboyeuse à souhait), et enfin, la divine gelée claire ou sombre, jamais trop salée. Tout était équilibré et savoureux. Jean-Louis mérite le prix de Champion du Monde de pâté en croûte dont l’idée fut donnée à Jean-Louis Bernollin par son épouse Marie que j’ai longtemps bercée de ma tirade sur l’art de cuisiner un bon pâté en croûte. Ah ! comme Lyon est une petite ville, et non pas une ville petite. Soyons bien d’accord. Ensuite, le personnel très dévoué du Mercière, emmené par la remarquable Mimie qui fait à son corps défendant, pleurer d’amour le pauvre Gilles Maysonnave, décidément bien malheureux dans ce domaine, apporta le lièvre à la royale façon Jean-Louis Manoa qui faisait l’objet de notre réunion. Le projet de Jean-Louis Manoa était de récompenser l’artiste peintre Eric Lefèvre qui vient de réaliser une vaste peinture à la manière de Pablo Picasso et de Caravage. Elle fait dans la nouvelle décoration du Mercière, supervisée avec sensibilité par l’œil artistique des lieux, la très pondérée et lucide Pascale, un pendant avec le Bacchus de Caravage qui enrichissait l’atmosphère de ses puissantes couleurs depuis des décennies. Admirable lièvre royalement composé par un Jean-Louis Manoa très inspiré. Certains parmi les convives n’avaient jamais goûté ce plat mythique dans la monarchique histoire de notre goût élevé, et souvent démesuré pour les fruits de la chasse. Nous avons même retrouvé un plomb. Bien mieux qu’une certification Véritas. Pour arroser, et soutenir confortablement ce repas de chasseurs chevronnés un Châteauneuf du Pape-Côte de l’ange 2008 de chez Y. Gasparri, et une trouvaille de Jean-Louis Manoa, un plan Pegau de chez Paul Féraud et fille. Une belle manière de finir l’année 2012. Le Mercière. 56, rue Mercière Lyon-2e. 04 78 37 67 35. www.le.mercière.com