Le Bistrot de Lyon, quarante ans déjà…
40 ans rue Mercière. 40 recettes de bistrot par Jean-Paul Lacombe. Comme le temps passe vite. La veille, j’étais au repas annuel, offert par le maire de Lyon, à la presse locale. Je dois vous dire que j’ai mis au point un régime à ma façon. Le matin, un bol de céréales. A midi, un repas très raisonnable. Et le soir, rien. Si, une délicieuse tisane. Je suis parfois un peu désespéré, car les résultats sont lents. Après avoir, le jour précédent, consommé le repas servi, par le révérend père Jean-Paul Borgeot, installé à la table de Georges Képénékian, en compagnie de quelques confrères méritants. J’obtins le lendemain matin, en montant sur ma balance honnête, une récompense inespérée. J’avais perdu 500 grammes. Je le dis bien fort. Merci, Jean-Paul Borgeot ! Pour la plus efficace des cures d’amaigrissement, je vous recommande la cuisine, et la table de Jean-Paul Borgeot. Chez Jean-Paul Lacombe, je retrouvais, invités par les Editions Glénat, les mêmes que la veille : Gérald Bouchon de plus en plus enrobé et florentin. Florent Dessus, teint comme un caporal de l’armée rebelle thaïlandaise. François Mailhes, l’auteur, qui revenait de Thaïlande, bronzé comme un montagnard suisse. Comme quoi, il n’y a pas de hasard. Gérard Corneloup, émergeant des archives de la bibliothèque de la Part-Dieu, Gisèle Lombard, frémissante, toujours heureuse d’appartenir à l’univers lyonnais, et pestant contre Lyon People. Gérard Angel, qui n’a pas besoin d’endosser son costume de traître de comédie, son visage de solitaire inquiet le trahit en permanence. Auxquels, il fallait ajouter Patrick Deschamps, digne symbole de la génération Papy pouf. Pascal Auclair, être méritant, et qui le sait. Claude Polidori, président incontournable des Halles Paul Bocuse. Christelle Reynaud, plus rose que jamais. Jean-François Mesplède, éternel victime de son accent méridional. Et, le pigiste Stani Chaine que personne ne connaît, qui en souffre, et qui venait de s’accrocher avec son ex-patron de Lyon-Poche, le gloutonien, Patrick Deschamps. Quarante après, les babyboumeurs sont dans un sale état. Devenus, papys poufs et poufs, poufpouf, ils se déplacent difficilement, et lentement, de peur que leurs jambes ne les abandonnent. Ils déambulent, les jambes écartées, les pieds en éventail, parfois soutenus par une canne. Ils boivent de l’eau, pour réduire leur taux de cholestérol. Ils perdent leurs cheveux. De profondes rides balafrent leurs faces empourprées. Difficile, pour eux de tourner le sucre, dans leur tasse à café, sans la renverser. Hommes et femmes, hirsutes, ils ont souvent tendance à se négliger. De plus, comme, ils ne sont pas généreux, inutile de vous dire que leurs plaisirs sexuels sont limités. Et pour finir, ils sont acariatres et belliqueux. Heureusement, il y a encore la cuisine de Jean-Paul Lacombe, abondante et goûteuse. A l’apéritif, huîtres et coquillages, et pot de Mâcon blanc. Puis, gâteau de foies de volailles (délectable), la Saint-Cochon du Bistrot de Lyon (andouillette, boudin noir et travers de porc du Cantal, et pomme purée. Pour le dessert, la galette des rois accompagnait la tarte à la praline d'Alain Chapel. Un champagne de 2004 était offert par la Maison Duval-Leroy. Chacun admirait les images d’archives, et les photographies de Camille Moirenc. Textes de François Mailhes, le François Simon lyonnais. Curieux, l'infernal et tyrannique trio de brakeurs (adeptes des produits surgelés fabriqués par la société Brake) : Marguin, Viola et Vianney étaient absents. La mise en page, et l’édition de ce document irremplaçable étant placées, sous la responsabilité des designers Alain et Dominique Vavro, nous nous réjouissons de sa haute qualité. Collection Le Verre et l’Assiette. Recommandé à tous les gastronomes, lyonnais ou pas. Relié, couverture intégra avec rabats. 256 p. Format : 23,6 x 19,3 cm. 29€.