Soir de fête chez Mémoire des Arts avec la bénédiction de Saint Honoré
J'avais acheté d'admirables et pyramidales tomates farcies chez les meilleurs traiteurs de la ville, Georges Reynon et son fils, Laurent. La fatalité s'acharna à nous priver de nos bons invités. Christian Morel, qui fait à tort, confiance à un ostéopathe, était immobilisé dans la position du héron cendré guettant sa proie dans les Dombes. J'ai mangé sa part, je l'avoue, sans regret, en espérant bon rétablissement de ce véritable ami. Un sort cruel s'acharnait sur notre soirée. Tout prêt de toucher au but, parvenue au pont Mouton, lieu historique où je suis né, en 1951, la malheureuse Sandrine, charmante fleuriste des bords de l'église Saint Nizier, fut victime d'une panne automobile qui l'obligea à renoncer, alors qu'elle pensait toucher au but, et partager avec nous ces légendaires tomates farcies de chez Reynon. Mais, l'événement de ce vendredi soir mémorable, fut l'apparition d'un tonitruant Saint Honoré pour huit personnes, apporté avec soin par deux gourmands assumés, Richard et Camille Rissoan. Pensez à les inviter, ils vous apprendrons le goût des bonnes choses, depuis le Président de Maurice Bernachon jusqu'au Saint Honoré de la Maison Tourtiller. Convivialement avec ce sublime exemplaire de l'art français de la pâtisserie, nous avons servi une estimable bouteille de champagne Mumm, dont les bulles légères emportèrent tous nos tourments. Pas toujours facile de faire plaisir. Impossible de ne pas parler peinture avec l'ami collectionneur, Philippe Gaget, un gourmet, qui fit par deux fois honneur au Saint Honoré. Finissons avec une bonne pensée pour Christian Morel et Sandrine Vaillant. Nous nous devions de partager avec vous ces excellents souvenirs gastronomiques.