Tartufo, la preuve que la distinction est toujours de ce monde...
Marco Asti est une personnalité élégante qui sait accueillir, et convaincre de la haute valeur de ce qu'il vous propose, à l'heure de votre déjeuner. En cuisine, à ses côtés, il fait confiance à Benjamin Bugand qui lui succèdera, peut-être un jour, s'il décide de se mettre en retrait. A notre avis, le plus tard possible. Marco est irremplaçable, même par les plus doués. En préambule, j'ai apprécié un vin blanc de Toscane, un Rosa Di Maggio, légèrement Tokay, bien frais. Un bonheur qui en annonçait bien d'autres. Quelques tranchettes de Speck, jambon cru venu du Frioul. Une fleur de courgette en beignet farcie à la ricotta, et aux herbes fraîches. Des sardines à la Vénitienne (Casanova aurait adoré) compotée d'oignons, pignons et raisins secs. Tout ceci était délicieux, mais, l'instant sublime ce fut l'irruption du Carpaccio de poulpe à l'huile d'olive citron cuite dans un bouillon de légumes. De l'art, une œuvre que n'aurait pas refusé le génial Robert Malaval, prince de l'aliment blanc. Avec les cannelloni maison farcis à la Ricotta, et aux épinards sauce tomate maison, Marco me proposa un vin rouge toscan de 2006, Moro di Pava que lui fit découvrir Roberto Meoni, importateur de succulentes boissons italiennes, maintenant installé à Montpellier. Après le Tirami-su maison, bien entendu, et sa crème montée au Mascarpone, au café, et à l'Amoretto, je dégustais un expresso de chez Illy, à la Marco Asti, serré de main de maître. Sur les murs, toujours les œuvres d'un artiste cherchant un peu de reconnaissance, à défaut de notoriété. Michel Feugère expose son « Nuagisme » très subjectif. En salle, Christophe Cocco assure un service rapide et attentif. Pas un Lyonnais, et, surtout une Lyonnaise, de qualité qui ne fréquente régulièrement le Tartufo de Marco Asti, où, on vient en famille, à midi, et toujours, avec ses meilleurs amis.