Coronavirus. Un temps pour lire : Une femme fuyant l'annonce / Points
David Grossman, né à Jérusalem en 1954, est l'auteur de nombreux romans primés (dont le magnifique « Un cheval entre dans un bar » ,et d'essais remarqués et traduits dans le monde entier (« Le Vent jaune » a précédé la Première Intifada). Ora est allée avec son second fils, Ofer, à la frontière palestinienne. Dès qu'il a rejoint le camion militaire, elle est partie sans se retourner. Dès lors, rongée par l'angoisse en attendant son retour, elle part sur les chemins de Galilée avec Avram, son amour de jeunesse. Elle lui parle d'Ofer qui est leur fils. Une épopée digne d'un Paris Texas israélien. Les trois principaux protagonistes figurent dans un long prologue, en 1967. Les adolescents Ora, Ilan et Aram se rencontrent lors d'une quarantaine à l'hôpital. Ils ont seize ans. Ilan et Aram deviennent des amis indéfectibles, Ora vit une histoire d'amour avec Aram, mais elle épousera Ilan. Ils auront un fils, Adam. Ensuite, le roman se situe en 2000. C'est le voyage d'Ora et Aram, pendant lequel Ora se remémore leur jeunesse, son mariage, ses fils, son amour pour Ilan et pour Aram, le retour de la guerre d'Aram atrocement torturé. C'est une grande traversée sentimentale, une fresque subtile et inoubliable sur fond de conflit israelo-palestinien. David Grossman a commencé à écrire ce livre en mai 2003, six mois avant la fin du service militaire de son fils aîné, et un an et demi avant que son cadet Uri, ne s'enrôle. Tous deux ont servi dans les blindés, comme les deux fils d'Ora. Uri suivait attentivement l'avancée du roman de son père. Le 12 août 2006, il est tombé au Sud-Liban. Après la semaine de deuil, il s'est remis à écrire. Le roman était presque achevé mais « c'est l'écho de la réalité dans lequel la version finale a vu le jour ». Roman paru en 2008 à Tel-Aviv, et en 2011 au Seuil. Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen. Broché. 11 x 17,7 cm. 790 p. 9,10€. Paule Martigny