Je n’ai plus le temps d’attendre / JC Lattès
Réflexions de Jean-Louis Fournier sur un monde où on veut tout, tout de suite… « Je n’ai toujours pas appris à prendre mon mal en patience. Maintenant, je n’ai plus le temps d’attendre. Je vais bientôt être tranquille. » écrit Jean-Louis Fournier. Et, « Quand je fais la cuisine, je suis pressé, je trouve les temps de cuisson interminables et je ne sais pas attendre » résultat pour la salade, les œufs ne sont durs mais les patates, oui. Chacun de nous se reconnaîtra dans les impatiences et leurs sujets d’exaspération, espérons que nous saisirons le message de Jean-Louis Fournier du rapport au temps et la pertinence de l’analyse drolatique qu’il produit sans s’épargner. Rire de soi, rire des autres. L’humour soigne. « J’ai écrit ce livre pour soigner ma maladie d’impatience ». Aller plus vite ? Pour quoi faire ? Urgence, état d’urgence, feu aux fesses, fébrilité, ou au contraire prendre son temps, savourer. Jean-Louis Fournier décélère : « Je voulais tout, tout de suite. Maintenant je suis beaucoup moins pressé » Seule restriction : « Non, pas de patience avec les crétins ». Il cite plusieurs fois Desproges, c’est chic, et aussi Cioran qui parle « d’élan vers le pire » ainsi que Pierre Dac : « Il faut une infinie patience pour attendre toujours ce qui n’arrive jamais ». Jean-Louis Fournier est né à Calais en 1938. Il est écrivain, humoriste et réalisateur. Pour ceux qui ne le connaissent pas, quelques-uns des titres de ces nombreux livres vous donneront des indications sur la nature facétieuse du créateur de « La Noiraude » : « Antivol, l’oiseau qui avait le vertige », « Histoires pour distraire ma psy », « Mon autopsie », « Merci qui ? Merci mon chien », « Je ne suis pas seul à être seul », etc. Une amie me disait un jour : « Je suis profondément superficielle » C’est exactement une impression à laquelle il ne faut pas se fier. Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées par ses écrits : « Tout enfant abandonné sera détruit » (2011), et « Mon dernier cheveu noir » (2012). Broché. Format : 13 x 20 cm. 208 p. 19€. Paule Martigny