Jours de travail. John Steinbeck / Robert Laffont
John Steinbeck (1902-1962), figure incontournable des lettres américaines, décida de tenir un journal de travail pendant l’écriture des « Raisins de la colère », entre le 31 mai et le 26 octobre 1938. « Des souris et des hommes » paru en 1937 a immédiatement été adapté au cinéma. Steinbeck se fiche du succès. Dans un moment de bouillonnement créatif extraordinaire, il est tout à son nouveau roman. Il décrit la réalité de la Grande Dépression, la vie des travailleurs, des fermiers laissés-pour-compte, la misère des migrants. Avec « Jours de travail», on entre dans la tête de Steinbeck pour y découvrir les tensions qui le traversent, les doutes qui le minent, sa paranoïa latente, les obstacles souvent domestiques, son entourage, ses obligations, mais surtout la détermination obstinée qui le pousse à suivre le fil de son inspiration, malgré crises et ruptures momentanées d’écriture. Pierre Gugliermina dans la préface écrit : « Dans ce temps dévasté, dégradé, désolé, Steinbeck, en proie à un doute tyrannique, va écrire, au prix d’un effort et d’un acharnement considérables, les six cent dix-neuf pages des Raisins ». La lecture de ce journal hors normes est émouvante, car nous vivons au cœur de la genèse de ce chef d’œuvre littéraire. » Jours de travail » est suivi de « Postlude » du 16 octobre 1939 (un an après la parution du roman) au 30 janvier 1941. Il évoque le succès qui lui pèse. « Les Raisins de la colère » obtint le prix Pulitzer en 1939. John Steinbeck reçu le prix Nobel de Littérature en 1962. Collection Pavillons Poche. Traduit de l’anglais (Etats-Unis). Broché. Format : 12 x 18 cm. 272 p. 9€. Paule Martigny. Mémoire des Arts