L'Allemand de ma mère / Seuil
Catherine Clément, philosophe, autrice d'une soixantaine de livres brosse la page intime de la vie de sa famille avant et pendant l''Occupation. À travers l’histoire de ses parents, lui catholique, elle, juive, qui s’aiment envers et contre tous en 1937. Voici ce qu'écrivit Joseph Goebbels dans son journal le 7 octobre1943 : "Même si c'est la solution la plus brutale, c'est aussi la plus logique. Car nous devons assumer la responsabilité d'avoir réglé entièrement cette question pour notre temps. Les générations futures n'oseront certainement plus aborder ce même problème avec le même courage et la même conviction que nous." Cette citation "instructive" méritait d'être relevée. Le docteur Schütz est un pauvre réfugié allemand, qui arrive à Paris à l’automne 1938 quand les lois du Reich nazi interdisent la profession de médecin aux Juifs. Raymonde, jeune pharmacienne et mère de la narratrice, lui vient en aide jusqu’à ce que, les soldats allemands occupant la moitié du pays, il révèle sa véritable identité. Cet antinazi convaincu se portera au secours de la famille juive de Catherine Clément. Il fera ce qu’il pourra. Au moment où les parents de Raymonde sont arrêtés Schütz est sous surveillance. En 1943, il lui révèle que les dénonciations signées par des Français s’entassent. Frau Raymonde, la Juive devra la vie à un médecin de la Wehrmacht antinazi proche de l’amiral Canaris qui, le 29 juillet sera destitué, arrêté et exécuté le 9 avril 1945, sur recommandation spéciale d'Hitler, "pendu nu, deux fois avec deux cordes de piano. Une grosse pour lui donner "le goût de la mort", et une très fine qui mit fin à sa vie". Il fut ensuite accroché à un croc de boucher. Autour des vies sauvées ou perdues de ses proches, elle brosse à grands traits les mille événements du drame absolu qui se joue alors dans l’Europe entière. Collection Cadre rouge. Broché. Format : 14 x 20,5 cm. 224 p. 18,50€. Paule Martigny