La Cité de mon père / Editions Hors d’atteinte
C’est le septième roman de Mehdi Charef, né en 1952, qui a notamment publié « Le Thé au harem d'Archi Ahmed » (1983) et réalisé onze films. On est immédiatement sous le charme, « enchantés » par la prose de Mehdi Charef. Avec une profonde simplicité, en termes choisis, touchants, il décrit son père, sa mère, l’enfance au village en Algérie, le hammam avec sa mère, la guerre, l’arrivée en France, le bidonville tant d’années, la découverte du cinéma comme une fête. Le récit débute par le père en arrêt devant les boîtes aux lettres dans le hall de l’immeuble. Il est ému d’y reconnaître son nom. Il ne sait ni lire ni écrire, sauf son nom. « Dans le hall d’entrée, mon père s’arrête face aux boîtes aux lettres. Il y en a trente-deux. Il les fixe, cherche notre nom. Soudain ému, il avance d’un pas et tend un doigt vers l’étiquette blanche où est écrit « Charef ». Je ne dis rien ». Enfin un logement digne après une si longue attente dans les bidonvilles et la sordide cité de transit. Alors que commencent les années 1970. L’adolescent Medhi Charef travaille à l’usine pour compléter la paie du père, au HLM où toute la famille est enfin installée, s’ajoutent les cheveux longs, les bottes à talons, les virées en boîte, Jimi Hendrix et Janis Joplin. Dans cette cité mille fois rêvée, enfin habitée, souffle un nouveau vent de liberté. Lecture chaleureusement conseillée. Collection Littératures. Broché avec rabats. Format : 12 x 19 cm. 230 p. 17€. Paule Martigny. Mémoire des Arts