La frontière de verre / Folio
Carlos Fuentes (1928-2012), considéré comme un monstre sacré de la littérature latino-américaine est né à Panama. Fils de diplomate, il a lui-même été ambassadeur du Mexique à Paris. Il est l'auteur de nombreux romans, de nouvelles, de pièces de théâtre, d'essais et d'articles pour la presse. En 2003, il a reçu le prix Roger Callois pour l'ensemble de son œuvre. Son roman « Terra Nostra » a obtenu en 1977, le prix Rómulo Gallegos, la plus haute récompense littéraire d’Amérique latine. Et en 1987, le prix Cervantes, la plus haute distinction littéraire de langue espagnole, pour l’ensemble de son œuvre. « La frontière de verre », au cœur de l'âme des Mexicains, ce sont neuf nouvelles tissées entre elles. On y croise des personnages de toutes extractions, tous mexicains. Riches et puissants ou pauvres, il ont tous en commun cette frontière de verre qui sépare le Mexique des Etats-Unis. Pour bien saisir les tourments des protagonistes, et la critique virulente de l'auteur par rapport à l'impérialisme culturel et économique des Etats-Unis, mieux vaut connaître un peu l'histoire du Mexique qui dut céder en 1848, une vaste portion de son territoire à l'Amérique du Nord (Californie, Texas, Utah, Nevada, Colorado, Nouveau-Mexique, Wyoming, et la moitié de l'Arizona, pour l'équivalent de 600 millions de dollars actuels). D'où cette rancœur infernale, cette blessure jamais fermée et ce sentiment d'injustice. Franchir la frontière légalement ou illégalement est un parcours violent (cf, la nouvelle « Rio Grande, Rio Bravo »). Lecture recommandée. Traduit de l'espagnol (Mexique) par Céline Zins. Broché. Format : 10 x 17 cm. 366 p. 8,50€. Paule Martigny