La maison sans miroirs / Rouergue noir

Daniel et Sonja ont quitté la Suède pour s'installer en Bohème, dans un ancien domaine viticole de la région des Sudètes abandonné depuis la Seconde Guerre mondiale. Dans ce lieu qui menace ruine mais dégage une envoûtante magie, ils espèrent redonner un sens à leur vie. Cependant, Daniel est convaincu que quelque chose ne colle pas dans les plans de la maison : il doit exister un cellier au sous-sol. Et en effet, il découvre une cave où se trouvent des bouteilles du millésime 1937. En abattant une paroi, Sonja découvre le corps momifié d'un enfant. Pourrait-on parler de scène de crime ? La cave n’apparaissait pas dans l’acte de vente, et les souterrains sur aucun plan. A quoi pouvaient-ils servir ? Et où s’arrêtait le tunnel ? Apparemment la maison avait appartenu à des Allemands avant la guerre. La romancière suédoise Tove Alsterdal mène son héroïne dans une région brutalisée par l’Histoire, en un temps où ironie, Hitler préférait les Tchèques plus prompts à collaborer au Reich, aux Allemands des Sudètes. Dans cette maison attachante où l’on n’accroche plus de miroirs aux murs de peur d’y voir surgir des fantômes, Sonja va devoir percer l’opacité des mensonges et de l’oubli pour rendre leurs noms aux morts et leurs destins aux vivants. C’est pour elle le début d'un inextricable cauchemar et d’une enquête qui prend une tournure inquiétante. Dans le même temps son mari Daniel découvre le corps d’une femme morte sous le tilleul devant la maison. Il est soupçonné du meurtre et emprisonné. Décidemment l’espoir d’un nouveau départ pour le couple est mal engagé. Un retour dans les tourments de l’Histoire. Une lecture recommandée. Traduit du norvégien par Isabelle Piette. Broché. Format : 14 x 20 cm. 336 p. 22,50€. Paule Martigny