La promesse d’Edna / Fleuve éditions
Roman de Romina Casagrande qui nous offre une héroïne inoubliable Edna vit seule dans le nord de l'Italie et consacre son temps à son jardin et à son perroquet, Emil. Ses amis et voisins Adele et Max soucieux de sa santé lui conseillent une maison de retraite. Mais Edna après la découverte d’un article dans la revue « Stern » décide de partir pour un long voyage à pied avec son perroquet. Une promesse qu’elle s’était faite. Retrouver Jacob, son meilleur ami avec qui elle travaillait dans une ferme dans les années 1930. Les enfants de Souabe étaient alors vendus ou loués par leurs parents miséreux. Jacob veillait sur elle. Ils avaient décidé de s’évader ensemble, mais seule Edna y était parvenue, emportant Emil. Un regret et une culpabilité qui la poursuivirent toute sa vie. Cette promesse faite à elle-même, c’était de revoir Jacob, de refaire le chemin inverse, de lui montrer qu’elle s’était bien occupée d’Emil, et surtout lui expliquer pourquoi elle avait fui, avec le sentiment de l’avoir abandonné. Ce perroquet, Edna et Jacob l’avaient trouvé ou plutôt dérobé à un saltimbanque dans une fête de village. Il n’était pas en forme, un peu déplumé, à leur image peut-être. Jacob l’avait caché et lui avait appris à parler : « bonjour chochotte ». Un vieux perroquet dans une cage pour chien, une dame de quatre-vingt dix ans qui va chez un ami à Revensburg qu’elle n’a pas vu depuis quatre-vingt ans et qui n’est pas au courant, sans papiers ni argent. Un motard qui l’a emmenée sur sa moto et lui a donné son blouson de cuir avec un aigle sur le dos, un ado qui a fixé la cage sur un skate, etc. Comment voulez-vous que le dernier homme rencontré, un être censé à l’esprit cartésien, ne pense pas qu’elle est un peu dérangée? Au cours de cette « randonnée » longue et risquée la nonagénaire rencontre des personnes insolites au grand cœur. Des « fracassés » qui croient à son histoire, chacun lui donnant quelque chose. Il n'est pas de montagne infranchissable pour qui a une promesse d'enfance à tenir. Un roman conseillé. Traduit de l’italien par Anaïs Bouteille-Bokobza. Broché. Format : 14 x 21 cm. 416 p. 21,90€. Paule Martigny