La punition qu'elle mérite / Pocket
Elizabeth George, « la plus anglaise des romancières américaines », est née en 1949, dans l'état de l'Ohio. Elle œuvre dans la pure tradition du whodunit britannique (roman-jeu ou roman policier complexe). C'est ce qui justifie une masse de près de 900 pages. Mais, pas de découragement. La lecture est aisée, car cèdant au jeu subtil de l'écriture, on se prend à cogiter en même temps que les enquêteurs. Il s'agit du suicide par pendaison dans sa cellule, d'un diacre avec son étole. Il vient d'être arrêté sur une dénonciation de pédophilie. Le roman est dense, en dépit de la simplicité du motif. L'affaire qui devait être bouclée rapidement, va s'éterniser, se ramifier. La vie et la personnalité de chaque protagoniste de la charmante bourgade de Ludlow, dans le pays de Galles seront traitées avec un raffinement psychologique. « La punition qu'elle mérite » s'accordera à plus d'une personne. Qu'il s'agisse de la dépendance à l'alcool de la commissaire Isabelle Ardery, du caractère ultra possessif des mères, de la débauche des adolescents, de la lâcheté des pères, et du mensonge, comme une plaie, qu'il va falloir gratter encore et encore. L'inspecteur Tommy Lynley, so british, et le sergent Barbara Havers, son exact contraire, petite et mal fagottée, forment une sacrée équipe pour démêler les fils de complexes histoires parallèles qui finissent par s'imbriquer. Tous les grands succès d'Elizabeth George sont chez Pocket. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Chapman. Broché. Format : 10,7 x 17,7 cm. 897 p. 10€. Paule Martigny