La robe / Editions Favre
« Objets inanimés avez-vous donc une âme ? ». Dans ce roman la robe bouge de corps en corps, elle dort parfois, oubliée ou cachée, mais oui, elle a une âme. « Un fil invisible reliait les femmes qui l’avaient portée à travers une histoire unique et secrète qu’elles avaient avec « Le Bonheur du soir ». Catherine Le Goff est psychologue. Son précédent roman « La fille à ma place » (Favre, 2020), sa première œuvre de fiction exploitait déjà les ressorts de l’âme humaine. Dans « La robe » son empathie encourage une nouvelle fois l’expression de sa grande humanité. La vie de la robe débute dans la maison du notaire Darmentières où Jeanne, quatorze ans, vient d’entrer comme bonne. Elle affirme rapidement des qualités de cuisinière qui lui assurent l’affection du maître de maison. Sa femme en prend ombrage et s’organise pour la congédier. Le jour de son départ elle dérobe « Le Bonheur du soir », une sublime robe de soirée. Jeanne va développer d’autres talents en s’obstinant à pénétrer les secrets de sa confection. Elle aura un fils, Paul, qui deviendra un grand couturier parisien, lui aussi émerveillé par la robe qu’il transformera légèrement au goût du jour. Il l’offrira à son grand amour. Sarah l’intellectuelle juive la portera, puis la berlinoise Jana, Oprah chanteuse de jazz à New York, etc. La robe exercera toujours une sorte d’envoûtement malgré ses multiples métamorphoses. Son voyage après plus d’une quinzaine de changements de mains, offerte, perdue, volée, achetée, retrouvée, sitôt portée produit une fascination sur les hommes. Les destins s’entrelacent à travers le temps, à travers les époques, les drames et les joies, et dans des géographies variables. La robe héroïne d’un roman, un thème insolite dominé avec adresse et passion. Vous aussi plus vous serrez sous son emprise. Catherine Le Goff, un auteur à suivre. Broché. Format : 15 x 23 cm. 304 p. 19€. Paule Martigny