Le musée des femmes assassinées / Actes noirs – Actes Sud
Le troisième roman de Maria Hummel est à la fois un thriller et une réflexion sur la consommation du corps féminin. L’intrigue est intéressante. Nous sommes à Los Angeles, dans les hautes sphères du monde de l'art contemporain. Le Rocque Museum se prépare à l'événement de l'année, le vernissage de la nouvelle exposition de Kim Lord, « Natures Mortes ». Kim Lord est une icône féministe, connue pour ses œuvres provocatrices d'avant-garde. Dénonçant l’anesthésie générale face à la violence faite aux femmes, et les effets pervers de sa médiatisation, l’exposition de l’icône féministe est d’autant plus attendue que celle-ci est connue pour son œuvre sans concession. Cela fait cinq ans qu'elle prépare ce nouveau projet : une série de onze autoportraits dans lesquels elle incarne des femmes assassinées ayant défrayé la chronique. Ce mercredi là, toute l’équipe du musée travaille à la préparation de la soirée d’ouverture. La crème de Los Angeles est au rendez-vous le soir du gala, mais la principale intéressée se fait attendre et plus la soirée avance, plus l'inquiétude de l'équipe du Rocque tourne à l‘obsession : où est passée Kim Lord ? Maggie Richter ex-journaliste est la jeune secrétaire d’édition au musée. Observatrice dubitative, elle décide de creuser l’affaire pour trouver le vrai coupable qui n’est certainement pas celui qui est soupçonné. Une investigation risquée sur une dizaine de jours, car ses découvertes vont réveiller ses traumatismes et la plonger dans la paranoïa. Interrogeant la consommation du corps féminin dans l’art et les médias, ce roman noir est une immersion angoissante dans les coulisses de l’intelligentsia du bon goût et une mise en abyme de notre fascination morbide pour la violence. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Thierry Arson. Broché. Format : 13,5 x 21,5 cm. 416 p. 22,80€. Paule Martigny. Mémoire des Arts