Le mystère Richelieu / Robert Laffont
Un portrait d’une richesse historique passionnante par Philippe Le Guillou, romancier et essayiste. Il est encore enfant lorsqu'il découvre le célèbre portrait du cardinal de Richelieu au Louvre, peint par Philippe de Champaigne, « la main décharnée, osseuse, et la barrette, rouge comme une fleur de sang ». C'est un éblouissement. Il est hanté par cette peinture qui sera le point d’ancrage de son roman. "Il vous regarde du fond de son mystère, le sphinx à robe rouge. Je n'ose dire du fond de sa fourberie". Sa fascination pour les grands portraits du cardinal a fait voyager Philippe Le Guillou : la National Gallery, le château de Rueil, celui de Chantilly, Strasbourg, les salons de la Sorbonne. Homme d’épée et d’Eglise, sans doute plus d’épée, Richelieu saisit l’opportunité de la mort d’Henri IV et joue la carte de la reine mère. Puis d’homme de la reine mère il passe à celui d’homme du roi et forme un étrange duo avec Louis XIII. « D’une volonté inflexible, tout entier dans son rôle, comme dévoré par la majesté de sa fonction », ce grand malade que son corps ne laisse jamais en paix, Richelieu est un infatigable travailleur. Il se surpasse, conscient que la vie politique exige de la mise en scène. Le veilleur insomniaque qui voue ses nuits à l’étude des dossiers de l’Etat a forgé sa mythologie de son vivant. Il y aura le siège de La Rochelle et la célèbre journée des Dupes. « Autre facette de la personnalité du cardinal que nous avons successivement vu acteur politique, stratège, bâtisseur de digue et de ville, prince de la sainte Eglise romaine, homme assoiffé de pouvoir au nom de ce qu’il convient presque de nommer une « mystique de l’Etat » : la dimension littéraire, inhérente à cette époque, et heureusement après, aux esprits éclairés. » Collection Les Passe-Murailles à travers des romans ou récits à cheval entre rêve et réalité, dirigée par Emmanuelle Dugain-Delacomptée. Broché. Format : 12 x 22 cm. 180 p. 18€. Paule Martigny. Mémoire des Arts