Les bouchères / L’Iconoclaste

L'Iconoclaste. En l’occurrence, l’éditeur porte particulièrement bien son nom. Appréciez la couverture singulièrement parlante. Trois bouchères, de délicieuses jeunes femmes ! Belles et déterminées. Ça rigole pas ! Elles adorent leur métier et aiguisent gaiement leurs couteaux, mais les circonstances vont les conduire à utiliser leur talent sur des bêtes à deux pattes.
Anne et Stacey se sont rencontrées en CAP boucherie. Elles se sont associées pour créer leur affaire et font renaître une boucherie dans un quartier bourgeois de Rouen. Pas ordinaire cette boucherie, avec ses murs roses, ses affiches vintage et son billot aux allures de bar elle a tout d’une bonbonnière. Le succès est immédiat. Les deux amies recrutent alors Michèle. Ces trois femmes très différentes vont affirmer leur solidarité, car elles ont en commun une jeunesse douloureuse. Le futur, sous la forme d’un ex-compagnon violent va souder leur entente. La feuille de boucherie, cette nuit-là scelle leur alliance dans la complicité et la revanche d’une rage enfouie.
Dans ce quartier calme, trois justicières sont à la source de disparitions mystérieuses. Comment cette savoureuse histoire d’amitié va-t-elle se terminer ? Vous le saurez en dévorant ce roman comme un super steak saignant. Végétariens s’abstenir.
Style visuel, bonjour Dexter, pour ceux qui connaissent la fameuse série télévisuelle. Écriture incisive et tranchante, de circonstance. Au rythme des rumeurs et des commérages, agités par les esprits chagrins et jaloux, Sophie Demange développe avec délice, un sens de la description des lieux et des personnages, les principaux comme les secondaires. Elle habite Rouen. Directrice au sein d’un établissement médico-social, confrontée à la violence faite aux femmes et aux enfants, elle les venge avec ce premier roman féroce, qui constituerait à merveille l’ossature d’un film. Avis aux cinéastes et aux producteurs.
Broché. Format : 13,7 x 18,6 cm. 320 p. 20,90€.
Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com