Manhattan Sunset / Hugo-Thriller
Dans une casse de Willets, le corps d’une petite fille est retrouvé mutilé, au milieu d'un amas d'épaves de voitures sur le point d’être compressées. Elle est à moitié dévorée par des pitbulls, les mains carbonisées au chalumeau. Sur les lieux, l’inspecteur Donelli accroupi au sommet d'une pile de carrosseries déglinguées, parle tout seul. En fait, il converse avec son ex coéquipier Pfiffelmann qui l’interroge : " Alors, tu en dis quoi ? " Sauf que " Pfiff " est mort, tué en mission avec Donelli. C’est un fantôme qui exige aussi la vérité sur les circonstances de sa propre mort. Pourquoi le titre Manhattan Sunset ? Parce que Donelli avait l’habitude de contempler avec ses amis, depuis le toit de l’Astor, un instant magique, lorsque le soleil couchant symétrique et flamboyant du Manhattanhenge prend la 42e rue en parfaite enfilade. Ce moment exceptionnel se produit deux fois dans l'année, les 29 et 30 mai et les 11 et 12 juillet. Dans ce roman, à cet instant Donelli porte un toast accompagné de trois fantômes, Novak mort il y a quinze ans, son collègue et ami Pfiffelmann et sa femme Martha. La ville qui lui avait arraché des êtres chers produit en cet instant une illumination divine. Donelli la perçoit comme la révélation d'un indice qui éclaire le crime d'une lumière nouvelle, avant que New York comme sa vie, ne sombre à nouveau dans la nuit. Un polar noir et puissant, dans une ville dont Roy Braverman fait un portrait personnel, tragique et fascinant, à l’image de ses personnages. Roy Braverman nous régale d’une écriture éblouissante. L’auteur qui est parfois bien allumé a autant d’assurance dans l’ironie que dans le suspense. Le récit est enrichi d’une super bande son: « New York I love you, but you’re bringing me down » LCD Soundsystem, Accross the Universe » John Lennon, « I remember you well, in the Chelsea Hotel, Leonard Cohen, et Hey, !Treacher ! Leave them kids alone ! des Pink Floyd, etc. Pas mal l’ambiance. Broché. Format : 14 x 20 cm. 363 p. 19,95€. Paule Martigny