Migrations / JC Lattès
Charlotte McConaghy vit à Sydney. Elle est scénariste. Cela explique peut-être la narration entrecoupée de nombreux retours dans le passé proche et lointain. Franny Stone hantée par les pertes qui ont bouleversé sa vie tente de les surmonter en suivant les marées et les oiseaux qui planent au-dessus d’elle. Elle ne tient pas en place, Terre-Neuve, l’Islande, le Canada, l’Australie, la Nouvelle Galles du Sud et aussi l’Irlande, en prison. Consciente que la nature qu’elle aime tant est menacée elle part au Groenland dans le but de suivre la migration des sternes. Suite à la rencontre inopinée et fracassante de Ennis Malone, elle le convainc de la prendre à bord de son bateau, le persuadant que les oiseaux le mèneront à de conséquents bancs de poissons. Sur le Sagjani elle gagne peu à peu la confiance de l’équipage. Mais Franny n’est pas celle qu’elle a déclaré être. Qu’est-ce que cherche Franny ? Sa quête est-elle stupide ? C’est un grand désespoir qui l’a obligée à partir. Son instinct sauvage la guide. La migration des sternes, c’est aussi la sienne. Renaître pour assumer sa vie. Elle écrit des lettres à son mari qu’elle n’envoie pas. Elle avouera avoir violé sa conditionnelle, que son passeport est faux, qu’elle n’est pas ornithologue, pas chercheuse, qu’elle n’a aucun diplôme, et qu’elle n’est même pas allée à l’université. En prison le psy, avait affirmé que des idées délirantes pouvaient réapparaître en période de détresse émotionnelle aigüe, quand l’esprit a besoin de se protéger. « Migrations » est à la fois une ode à notre monde menacé et un roman bouleversant sur les chagrins et la culpabilité des hommes. Traduit de l'anglais par Anne-Sophie Bigot. Broché. Format : 14 x 22 cm. 350 p. 21,90€. Paule Martigny