New Iberia Blues / Rivages - Noir
C'est le dernier roman de James Lee Burke, né en 1936. Issu d'une famille pauvre, il a passé son enfance entre le Texas et la Louisiane, lieu de l'action de « New Iberia Blues » et de toute la série Dave Robicheaux riche de 22 titres. Le blues, chant de la Louisiane profonde, correspond tout à fait à l'âme du shérif Dave Robicheaux, alcoolique repenti, et à celle de son ami indéfectible l'étonnant privé, Clete. On est en totale immersion dans le pays cajun, au cœur du bayou. Ici encore l'univers crapoteux du cinéma d'Hollywood est présent à travers réalisateurs, scénaristes et producteurs. Ici encore, qui ment, qui cache quoi, quelles blessures intimes? Dans « New Iberia Blues », Robicheaux rend visite à une ancienne connaissance, Desmond Cormier, un cinéaste au top de sa réussite. Il est revenu sur la terre de son enfance pour le tournage d'un film. C'est à cette occasion que Dave en observant la mer avec un télescope, voit le corps d'une jeune femme noire flotter, attaché à une croix. C'est le début d'une série de meurtres, chaque fois atrocement mis en scène d'après les cartes du tarot. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercler. Broché. Format : 22,5 x 15,5 cm. 560 p. 23,50€. Parution simultanée en Rivages/Noir poche de, « Robicheaux ». Le roman prend racine dans deux titres antérieurs. Huit meurtres de femmes non élucidés. Et le bombardement d'un village indien en Amérique latine en 1956. Dave Robicheaux replonge. Suite à un intense moment de mélancolie, il prend une cuite. L'homme qui avait tué sa femme sur la route, deux ans auparavant, est retrouvé mort, massacré. Tout accuse Robicheaux qui ne se souvient de rien. Il doute de lui-même. Le ton est donné. Des meurtres sauvages, des protagonistes aux comportements paradoxaux. Truands cruels, vétérans pétris de cauchemars, personnages bipolaires. Et, l'apparition de Smiley (qu'on retrouve dans New Iberia Blues), un drôle de petit bonhomme qu'on croirait échappé d'un dessin animé de Bugs Bunny, un justicier implacable déconcertant. Fort rapport à la nature, descriptions physiques et morales au scalpel, dialogues crus, cyniques, d'un Audiard américain. James Lee Burke, c'est un régal. Il aime sa Louisiane, autant qu'il déteste ce creuset des pires malfrats. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercler. Broché. 560 p. 10,20€. Paule Martigny