Pékin 2050 / Editions Picquier
« Il faut débarrasser les hommes du langage et de l’écriture, tel est l’objectif essentiel de l’Empire, à travers l’usure que provoque la répétition il vise à supprimer la dimension émotionnelle, poétique du langage, il efface de la mémoire de l’humanité la plupart des mots… » écrit Li Hongwei, qui a bien lu « 1984 » : effacer le passé pour régner sur le présent. Nous sommes à Pékin, en 2050, la technologie a bien avancé. Elle se résume à une puce directement implantée dans le cerveau, chacun étant relié à une communauté de conscience. La puce implantée, on a déjà lu ça dans « Un bonheur insoutenable » (1969) de Ira Levin (1929-2007), thème qui a inspiré pas mal de films de science-fiction. Quoi de neuf alors ? Dans Pékin 2050, après des générations de puces cérébrales il n’y aura plus qu’une seule conscience. A la tête de cette entreprise, Empire & Culture et un homme, l’Empereur. Ce roman captivant s’inspire du cybercontrôle actuel exercé en Chine. Li Hongwei imagine à l’excès ses conséquences et les dérives d’un Big Brother à l’ère numérique. Le roman est construit sur cette fiction : un écrivain tout juste nommé prix Nobel de littérature se suicide. Son ami, Li Plei n’y croit pas et se lance dans une enquête. Traduit du chinois par Pierre Mong-Lim. Broché avec rabats. Format : 13 x 20 cm. 272 p. 21€. Paule Martigny