Qui gagne perd / Rivages/Noir
Donald Westlake (1933-2008) écrivain et scénariste américain, en plus de son nom véritable, a écrit sous dix-sept pseudonymes, dont celui de Richard Stark pour une série de romans noirs dont le héros est le gangster Parker, mais c’est le personnage de John Dortmunder, cambrioleur drôle et malchanceux qui lui assurera un lectorat nombreux, chaleureux et passionné. On lui doit « Le Couperet », adapté au cinéma par Costa-Gavras, « Mémoire morte » ou « Demandez au perroquet », etc., parmi ses quelques cent vingt romans. Dans « Qui gagne perd » Chet Conway, chauffeur de taxi, reçoit un jour un tuyau sur un cheval en guise de pourboire. Il tente le coup, la rosse gagne la course. Joli gain inespéré. A vingt-sept contre un, neuf cent trente dollars (on est en 1969, ce qui équivaut aujourd’hui à environ sept mille dollars). Il se rend chez Tommy, son bookmaker, et le trouve mort allongé dans une mare de sang. L’épouse survient et devient hystérique. Chet est face à un triple problème :, sa présence sur le lieu du meurtre, face aux flics et à l’inspecteur dubitatif, et à deux gangs rivaux avec qui travaillait Tommy, chacun pensant que Chet a refroidi le book pour le compte de l’autre. Puis dans son taxi il est braqué par la sœur de Tommy, venue de Las Vegas où elle est croupière. Elle veut venger son frère. Les personnages sont en place. Chet n’a qu’un objectif, récupérer son gain. L’histoire est menée sur les chapeaux de roues et les options choisies par Chet ne sont jamais les bonnes. Dans les situations les plus inconfortables, les plus dangereuses, les plus violentes, les réparties sont d’un comique irrésistible. C’est l’histoire d’un mec éternel looser, et quand la chance lui sourit enfin, c’est pire. Pas de bol, mais vraiment pas. Les frères Coen pourraient en tirer un scénario du tonnerre. C’est tout à fait leur style. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. Broché. Format :15 x 22 cm. 288 p. 21€. Paule Martigny. Mémoire des Arts