Sois la bienvenue / Stock
Ah les grands hommes ! René Char, l’admirable poète, le magnifique résistant, l’ami des humbles. Oui, mais aussi le fils de famille qui engrossa la bonne de la maison lors de vacances d’été à la propriété, le beau jeune homme qui partit vivre sa vie et qui ne reconnut jamais sa fille. Cet homme courageux commit une lâcheté qu’il fut sur le point d’avouer sur son lit de mort. Cette histoire c’est celle d’Alice Casado, ou plutôt, celle de sa grand-mère Marcelle et de son arrière-grand-mère Marie-Louise Bègue, dite Malou. Ce sont « trois histoires entremêlées et reliées à René Char, nées d’un amour aussi bref et puissant que l’aphorisme d’un poète, ou le ressac d’une vague. » Lorsque la grossesse de Malou apparaît, la mère de René Char la traite de dévergondée, de petite vicieuse et de menteuse. Marcelle naît en 1933. Mère et fille sont rejetées. Malou pupille de l’Assistance, qui n’est pas encore majeure est renvoyée à son tuteur légal rigide et privé de toute compassion. Elle ne veut pas retourner au centre de redressement et fuit avec son bébé. Quelle volonté et quel courage lui a–t-il fallu ! Elle avait grandi, comme l’écrasante majorité des enfants abandonnés, dans la souffrance, la solitude et l’humiliation. Mais à 17 ans, elle avait connu l’amour. Adulte, Marcelle privée de la reconnaissance de son père part à sa rencontre à ‘Isle-sur-la Sorgue. Elle sonne, se présente, il l’accueille : « Sois la bienvenue ». Par amour pour sa grand-mère, Alice Casado a remonté le temps, réunissant archives, témoignages et correspondances. Elle a fait pratiquer un test ADN par un laboratoire américain grâce à un timbre d’une lettre de René Char. La vérité est établie. C’est juste ce qui suffisait à leur bonheur. A lire absolument. Broché. Format : 13 x 21 cm. 220 p. 19,50€. Paule Martigny. Mémoire des Arts