Une femme invisible / Editions du Rocher
Marguerite Toucas-Massillon est l'héroïne de ce premier roman de Nathalie Piégay, professeur de littérature française moderne et contemporaine à l'université de Genève. Elle a publié plusieurs livres sur Louis Aragon, dont elle doit être considérée comme une spécialiste. Pourquoi, s'intéresser à Marguerite Toucas-Massillon ? Parce, qu'elle était la mère du poète, Louis Aragon, membre du groupe des Surréalistes avec son ami, André Breton, et, impitoyablement communiste, défendant les pires exactions des bolchéviques, ignobles assassins de toute la famille du tsar Nicolas, et de sa suite. Louis Aragon s'écriera : « il nous faut un Guépéou ! ». C'est-à-dire, la plus impitoyable police répressive d'Etat, imaginée par Staline, et ses sanguinaires compagnons. Mais aussi, parce qu'elle était la maîtresse du pire des acteurs de la IIIe République, Louis Andrieux, préfet de police, assassins des Lyonnais après la Commune. Née dans une famille bourgeoise, Marguerite Toucas-Massillon souffrira de toutes les marques de mépris infligée par notre société aux filles mères. Nathalie Piégay raconte admirablement le destin tourmenté de Louis Aragon, dont la vie, après la mort de sa compagne communiste, Elsa Triolet, sera un véritable naufrage physique et moral. A la Libération, avec Elsa Triolet, Louis Aragon compta parmi les membres, les plus impitoyables du Comité National des Ecrivains. Une lecture édifiante, pour un été digne de ce nom. Broché. 348 p. Format : 19 x 14 cm. 19,90€. Alain Vollerin