Bagnard de guerre / Grand Angle
Ferdinand Tirancourt, le pinardier qui ravitaillait les poilus, est condamné à la guillotine sèche : le bagne de Cayenne, à plus de sept mille kilomètres du Front. Il va purger sa peine pour avoir refusé de retourner dans les tranchées. Immergé au sein d'une faune de fracassés per la vie, il partage de sort des rejetés de la société et s'attache à David, un jeune violoniste qui lui rappelle Sacha le danseur des ballets russes, son ami des tranchées. Rapidement pris en grippe par le commandant, il est envoyé dans "le camp de la mort". Là un surveillant va prendre un plaisir pervers à le harceler pour le briser. Un scénario de Philippe Pelaez, mis en images par le dessinateur Francis Porcel. La fin de Pinard de guerre marquait une rédemption pour la magouilleur Ferdinand. Après les tranchées, le bagne, fatal destin ! Surtout quand on sait que le taux de mortalité au bagne était de 73%. « On ne mourait pas au bagne, on y agonisait indéfiniment ». Les auteurs ont-ils imaginé des points de convergence entre ces deux enfers? En tous cas ils font du "héros" le témoin de l'horrible réalité de l'époque. Y aura-t-il un prochain tome? Nous l'espérons, car ces deux albums sont un pur régal. Nous faisons confiance au scénariste qui a peut-être déjà sa petite idée. Dans ces années là, du début du XXe siècle, ce ne sont pas les tragédies qui manquent dans le monde. Album cartonné. Format : 24 x 32 cm. 72 p. 14,90€. Paule Martigny