Bartholdi / Éditions Delcourt
Les auteurs sont tous les deux Espagnols. Le scénariste est Salva Rubio, né en 1978 et le dessinateur Eduardo Ocaña, né en 1974, dont la passion pour la bande-dessinée l'a peu à peu détourné de son travail d'architecte. Auguste Bartholdi sculpteur novice, inconnu et sans relations est récompensé à l'exposition universelle de 1855, pour sa statue monumentale du général Rapp. En compagnie du peintre orientaliste Jean-Léon Gérôme et d'autres artistes français il part en Egypte pour des relevés. La statuaire égyptienne l'impressionne et l'inspire. Il conçoit alors un rêve insensé, réaliser la plus grande sculpture du monde. Personne en deux mille ans depuis le colosse de Rhodes n'a tenté une chose pareille. Il a vingt ans. Il n'est pas pris au sérieux. Tant pis. Son idée le taraude. Ferdinand de Lesseps qui vient d'entamer le creusement du canal de Suez n'accepte pas son projet d'édification d'une statue géante qui viendrait couronner le canal. Sa rencontre avec Viollet-Le-Duc l'aide à concevoir une sculpture creuse et il adopte la technique du métal repoussé. En arrivant en baie de New York, il trouve son thème et le lieu. Dans un premier temps, il présente une main géante qui tient une torchère à l'exposition de Philadelphie. Il s’agit de trouver le financement, de convaincre. Après la mort de Viollet-le-Duc, Eiffel l'ingénieur visionnaire entre en scène. Ce précurseur des ponts préfabriqués sait réaliser des structures qui résistent aux vents les plus puissants. Reste le problème du piédestal. En 1885, il fait la quête auprès des Américains. Le cadeau du peuple de France à la jeune république américaine ne peut attendre le bon vouloir des millionnaires. Un an plus tard, les politiciens se décident à voter pour le financement du projet. Lady Liberty est inaugurée le 28 octobre 1886, et continue d'être le symbole éclairé et éclairant des Etats-Unis du haut de ses 182 mètres. Près de vingt ans furent nécessaires à la réalisation du rêve fou d'un jeune sculpteur inconnu. La reconstitution spectaculaire d'une entreprise artistique et technique, l’obstination, le travail et la diplomatie, toutes les péripéties de sa création, de sa construction et de son installation, bénéficient d'un excellent découpage scénaristique et des dialogues de Salva Rubio. Le dessin tout en finesse d'Eduardo Ocaña contribue à la clarté de la lecture de cet épisode fabuleux. Avec un cahier documentaire. Couleur Maz ! Collection Histoire et Histoires. Couverture cartonnée. Format : 24 x 32 cm. 72 p. 15,95€. Paule Martigny — Mémoire des Arts