Confinement. Le temps de lire : Divine / Futuropolis
Les auteurs de cette biographie en bande dessinée, le scénariste Eddy Simon et Marie Avril, diplômée de l'école Emile Cohl en 2009, s'attachent particulièrement aux années 1870 à 1900. Des dialogues bien étudiés illustrent l'esprit combatif de Sarah Bernhardt. Un plus : Marie Avril a peint à l'aquarelle et à la gouache chaque tête de chapitre dans l'esprit de Mucha. Sarah Bernhardt (1844-1923) fut insoumise dès l'enfance. Elle fera toute sa vie, ce qu'elle aura voulu. Toute jeune, elle avait déjà trouvé sa devise : « Rien n'est impossible, il faut le risquer, quand même ». Rien ne l'arrêtera. Quel tempérament ! Sarah Bernhardt connut la consécration avec Ruy Blas, de Victor Hugo, qui l'initiera au spiritisme. Devenue « la Divine », elle commanda un cercueil pour en faire son lit. Elle quittera l'Odéon pour la Comédie française. Mais, l'indomptable, éprise de liberté, rompra son contrat, faisant fi de ses obligations quoi qu'il lui en coûte, et partit pour une tournée en Amérique. Suivez l'intrépide fantasque : ses maris, son fils Maurice, Sarah muse de Mucha, l'impératrice Sarah dans l'Aiglon, une guibole en moins (amputée sur sa propre décision), en 1914, sur le Front, et dans son havre de paix à Belle Ile. Voici la vie passionnée et exaltée d'une courtisane juive qui ne connut jamais son père. Celle de la plus grande tragédienne du XIXe siècle pour qui Jean Cocteau inventa l'expression « monstre sacré ». Album remarquable. Relié. Format : 20 x 27,2 cm. 176 p. 22€. Paule Martigny