Contrition / Denoel Graphic
Cet album qui se lit comme un roman noir progresse sur le ressort du mal. Ici sur le fil de la pédophilie et du régime pénal réservé aux prédateurs sexuels aux Etats-Unis. Ces personnes sont-elles capables de se repentir ? A-t-on le droit de les réinsérer ? Où peut conduire le désir de vengeance ? Ce sont autant de questions qui sont développées dans ce roman graphique américain d’une noirceur saisissante, écrit par Carlos Portela, critique de cinéma, homme de radio, scénariste, dialoguiste. Il a débuté dans la BD en 1983 en fondant la fanzine Interline. Il forme un tandem de choc avec Kero, artiste madrilène, auteur de la trilogie : Moi, assassin, Moi, menteur, et Moi, fou. Dans "Contrition", ils dévoilent les dessous d’une société puritaine en 2008. Carlos Portela, l’un des plus grands scénaristes espagnols a conçu un canevas troublant qui soulève de nombreuses questions. Il met en scène une journaliste qui, à la recherche obsessionnelle de la vérité met sa vie de famille en péril, il est aussi question de cyberharcèlement, et des tâtonnements de l’enquête policière. Contrition est un village de Floride peuplé de délinquants sexuels ayant purgé leur peine ou la purgeant. Les restrictions imposées par l’état aux résidents de ce ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs sont très contraignantes. La contrition rachète l’individu, mais la volonté de chacun est-elle sincère ? Le pédophile Christian Nowak meurt brûlé vif pendant son sommeil. L’intrigue est bâtie à partir de cette étrange immolation, admirablement servie par le dessin de Kero, maître du clair-obscur. Pour information, sachez que Contrition existe vraiment en Floride sous le nom de Miracle. Traduit de l’espagnol par Alexandra Carrasco. Relié. Copuverture cartonnée. Format : 21 x 27 cm. 168 p. 25€. Paule Martigny