Haïkus de Sibérie / Sarbacane
Jurga Vilé, est née à Vilnius. Elle avait treize ans en 1990, quand la Lituanie a proclamé son indépendance. Elle a vécu en France, à New York et dix ans en Andalousie. C'est là qu'elle a écrit « Haïkus de Sibérie ». Depuis l'été 2018, elle est revenue vivre à Vilnius. Cet album est son premier livre publié. Quand elle était petite, son père Algis évoquait parfois la Sibérie, quand les enfants faisaient les difficiles à table. En Sibérie, il se réjouissait de trouver une pomme de terre gelée. Elle ne comprenait pas comment son père enfant avait pu se retouver dans cet enfer. Aujourd'hui, quand elle évoque cette histoire, ses enfants lui demandent qui a déporté leur grand-père, et pourquoi. Jurga Vilé raconte le quotidien au camp par la bouche d'Algis enfant en compagnie du fantôme de son jars, abattu avant la montée dans le train. L'Allemagne venait d'attaquer la Pologne. La Lituanie allait être envahie par la Russie. De nombreux lituaniens considérés comme « ennemis de l'union soviétique » furent déportés. Ce fut la razzia. Des familles entières extipées de leurs maisons furent conduites dans l'un des endroits les plus rudes de Russie, la Sibérie. Un grand mourut, les hommes dans les camps de travail et les femmes et les enfants de maladie ou de faim. Les enfants survivants furent ramenés par le « train des orphelins » . Ce sont leurs souvenirs qui ont donné envie à Jurga Vilé d'écrire ce livre. Le dessin de Lina Itagaki et la mise en page sont remarquables de spontanéité et d'originalité. Pourquoi des haikus? Parce que la tante d'Algis adorait le Japon et que, au camp, elle faisait composer des haïkus aux enfants, dérivatifs dynamiques aux privations et à la tristesse. Traduction Marielle Vitureau. Relié. Couverture cartonnée. Format : 19 x 26 cm. 240 p. 22€. Paule Martigny