L’homme qui corrompit Hadleyburg / La Boîte à bulles
Elle est signée par Wander Antunes, né en 1966 au Brésil, admirateur de l’œuvre de Mark Twain, particulièrement de Huck Finn depuis l’enfance. Mark Twain était critique de sa société et militant anti-impérialiste. Lorsqu’il écrivit "L’homme qui corrompit Hadleyburg", l’un des derniers récits de sa vie, il vivait loin de chez lui dans des chambres d’hôtel bon marché. Sa fille était décédée et il était sévèrement endetté. Ces faits expliquent dans quel état d’esprit était Twain, qui allait pointer l’hypocrisie du christianisme américain, celui des "bonnes personnes" d’une ville vertueuse, révélant l’intolérance, les préjugés et les idées préconçues. Wander Antunes a pris quelque liberté en incluant Tom Sawyer et Huck Finn dans son récit. Ils écoutent les conseils de l’observateur avisé des événements, Jack Halliday. Le dessin de caractère de Wander Antunes est fortement encré, et es couleurs ternissent subtilement au fur et à mesure que la ville se détériore. Wander Antunes justifie ses aménagements dans l’avant-propos. Il évoque l’élimination de certains détails, le raccourci du dénouement, l’orage au moment clé qui se poursuit jusqu’à la fin. La ville la plus honnête d’Amérique va être soumise à la tentation. Un homme mystérieux agit dans l’ombre. Il s’agit d’une vengeance. Elle punit en faisant voler en éclat la réputation de probité de la ville. Un achat conseillé. Album cartonné. Format 22 x 30 cm. 80 p. 19€. Paule Martigny