La grimace / L’Association

Vincent Vanooli est né à Longwy en 1966. Après sa première bande dessinée « Jean-Pierre » chez Futuropolis , il rejoint rapidement L’Association en 1993, où il publie une vingtaine d’ouvrages. Dans « Simirniakov » Vincent Vanoli avait traité la révolution des serfs en Russie. De sa manière si particulière, il transforma un drame en conte burlesque. On retrouve dans « La Grimace », son délire graphique truculent. Il y a du Chagall dans les maisons de guingois, du Escher dans les perspectives bizarres, un peu de Crumb dans le grotesque, mais surtout, il y a du Vanoli, et on adore. Cette BD est un voyage dans le temps de sa jeunesse, au cœur de Longwy : la rue Thiers, sa maison, ses camarades, et l’atmosphère unique de cette ville au cœur des usines. Vanoli mélange un passé vivant, et un temps proche où il ne reconnaît plus rien, un temps où la région fut frappée par la fermeture des usines. Il se souvient à la façon « de Cendrars qui se laisse emporter dans ses vrais faux-souvenirs », sur les chapeaux de roue. Avec son dessin expressionnisme fortement encré, cette bande dessinée évoque la grimace d’un pays trahi, une grimace à la Blaise Pascal. Le Vanoli adulte découvre l’impermanence des choses, le déni désespéré de l’évidence. Cette reconstitution de cette tranche de vie en morceaux, Vincent Vanoli l’a effectuée comme une thérapie. Une bande dessinée intime, où l’absurde côtoie le réel, où le Vanoli archétypal finit décomposé, pour mieux se reconstituer. Collection Eperluette. Broché. Format : 28,9 x 22 cm. 80 p. 18€. Paule Martigny. Mémoire des Arts