Les matins doux / Dyade – Steinkis
Février 1947, Simone de Beauvoir parcourt les États-Unis répondant à l’invitation de plusieurs universités. La grande intellectuelle arrive à Chicago avec le numéro de téléphone d’un écrivain américain confié par une connaissance commune. Nelson Algren lui sert de guide et s’amuse à l’entraîner dans les bas-fonds de la ville. De club en club, leur première nuit est endiablée, la passion immédiate, l’aventure torride. Cet amour transatlantique dure jusqu’en 1964. Période pendant laquelle Simone écrit Le deuxième sexe et Nelson L’homme au bras d’or, leurs oeuvres majeures.
Parmi les illustres amants de Simone de Beauvoir, Nelson Algren est sans doute le moins connu ou injustement le plus négligé par la postérité littéraire. Il avait toutefois bénéficié d'un regain d'intérêt au moment où Gallimard avait publié en 1997 (Folio, 1999) les quelque 300 lettres traduites de l'anglais, que Simone de Beauvoir avait adressées à son «amant américain» entre 1947 et 1964. Puis, silence radio, y compris de l'autre côté de l'Atlantique. D'autant que les ayants droit d'Algren avaient refusé que les lettres qu'il lui avait envoyées soient publiées et traduites en français. Les matins doux retrace en bande dessinée cet épisode de la vie de ces deux auteurs. Une rencontre fusionnelle.
On découvre que le "glaçon" De Beauvoir est toute douce, sensuelle, amoureuse comme une chatte. Loin de l'image de la rigide féministe. Le dessin de couverture reprend le geste ravissant du montage du chignon de dos. Attitude empruntée à la célèbre photographie en noir et blanc de Simone de Beauvoir nue devant le miroir. Un album formidable pour un autre regard sur "le castor". Bravo. Scénario Ingrid Chabbert. Dessin Anne-Perrine Couët. Couleur Alessandra Alexakis
Collection Dyade. Album relié. Format : 19 x 26,5 cm. 128 p. 20€
Paule Martigny / Mémoire des Arts – blog-des-arts.com