Les passagers du vent / Delcourt
Le premier tome des Passagers du vent date de 1979. Une histoire atypique par rapport à ce qui ce faisait à l’époque. De la fin de l’Ancien Régime à l’aube de la IIIe République. L’amitié est l’une des thématiques importantes de son œuvre. L’amitié et l’amour. Et la politique ? Son père a travaillé au Canard enchaîné. Il fut un temps communiste et résistant pendant la guerre, puis il glissa ostensiblement à droite. Politiquement François Bourgeon s’engueulait avec son père, mais leurs débats houleux étaient constructifs car argumentés. Ils ont été pour lui un bon apprentissage qui lui a sans doute servi dans ses scénarios. Dans ce dernier album, après avoir vengé Klervi, blessée d'un coup de couteau par son ancien souteneur, Zabo décide de l'emmener loin de Paris. Au cours du voyage en train qui les conduit en Bretagne, Zabo confie à sa protégée les traumatismes qu'elle a subis durant la Semaine sanglante jusqu'à sa déportation en Nouvelle-Calédonie en compagnie de Louise Michel et Henri Rochefort, deux figures de la Commune de Paris Son périple chaotique permet de traverser les guerres, la vie dans les prisons et l’horreur des traites négrières. Ce dernier volume des Passagers du vent, le 9e, François Bourgeon y a travaillé quatre ans à plein temps. Avec ce tome il met un point final à sa série historique, traduite dans 18 langues. Pas étonnant quand on prend conscience de la documentation qui fut nécessaire, de la construction du scénario, de la beauté du dessin et de l’unité des couleurs choisies. François Bourgeon voulait conclure l’histoire de la Commune et terminer l’histoire dans la pointe de Bretagne où il vit. Album cartonné. Format : 23 x 32 cm. 136 p. 23,95€. Paule Martigny