Les vies de Charlie / Dupuis
C'est l'idée maîtresse de cette bande dessinée. Immédiatement vous pensez "Soleil vert" mais il s'agit d'un autre concept entre métaphysique et théologie. Cette bande dessinée est le fruit d'une rencontre entre le scénariste Kid Toussaint et Aurélie Guarino. Tout les deux aiment le même genre de films : Billy Wilder, Buster Keaton, Frank Capra, le cinéma des années 1920 aux années 1950. Kid Toussaint est habité par la question de la vie après la mort. Il déclare même avec humour s'être promis d'écrire une autobiographie sérieuse après sa mort. Il fut d'abord séduit par les aquarelles d'Aurélie Guarino, puis le déclic est venu comme une évidence avec le personnage de Charlie qu'elle avait créé. Tout s'est ensuite bien imbriqué, l'histoire et le dessin sous influence cinématographique dans une orientation graphique totalement différente de celle qu'Aurélie Guarino pratique dans ses BD jeunesse. Revenons au récit : avec la tendance écologique de tout recycler, Kid Toussaint s'est dit, pourquoi pas les morts ? C'est ainsi que l'humusation a pris son essor pour transformer le défunt en compost. Charlie est l'employé modèle de Recycle et Ternel. Avec sa joie de vivre il embellit l'ambiance de l'open space. Il sait aussi traiter les dossiers les plus complexes avec délicatesse, jusqu'au jour où, au bout du fil, un jeune garçon lui demande ce qu'est devenue l'âme de sa mère récemment décédée. Incapable de lui répondre, Charlie entame une enquête qui l'éclairera sur la vie après la mort, et lui révélera également les rouages lucratifs et sordides du business de son employeur. A travers le personnage de Charlie, le scénariste pense que si le corps peut être recyclé pourquoi pas l'âme ? Un beau sujet pour le bac. Vous avez trois heures. Une bande dessinée chaleureusement conseillée. Relié. Couverture cartonnée. Format : 24 x 32 cm. 128 p. 26€. Paule Martigny – Mémoire des Arts