Ne reste que l’aube / Futuropolis
C’est l’histoire d’un peintre à Stockholm qui ne vit que la nuit, dans un immense atelier vers la fin du XXIe siècle. Thierry Murat, né en 1966 est illustrateur de livres jeunesse et auteur de bands dessinées. Il explore la création artistique à travers les genres littéraires, et revisite ici le mythe du vampire, en abordant les thèmes de l'art et de l'immortalité, et porte un regard critique sur notre monde déshumanisé par la montée des réseaux sociaux. Jorgen Nyberg est un peintre avec des peintures de scènes intimistes aux formats gigantesques. D'une modernité implacable, ses toiles sont pourtant exécutées avec une technique ancienne de la Renaissance italienne. Ses œuvres font autant parler d'elles sur le Workin'glass, le réseau social dominant, que sa volonté de ne jamais apparaître en public. Avant d'être Jorgen Nyberg, il fût cinq siècles plus tôt l'une des figures marquantes du Cinquecento, Giacomo della Fenice. Malheureusement, il mourut à 46 ans, en 1531, en Toscane, mordu à mort dans une ruelle de Sienne. L'immortalité lui fut offerte par son agresseur, un vampire et collectionneur d'art. A présent, Yris, son auxiliaire virtuelle et muse digitale qui gère son lien avec le monde extérieur, lui conseille de sa voix chaude d'accepter un rendez-vous avec Niels, un jeune étudiant en art, fasciné par son œuvre et sa personnalité. Cette rencontre va bouleverser leurs vies. Ce roman graphique en noir et blanc, à l’encrage appuyé, est profondément romantique. Son élégance esthétique, sa recherche artistique et le choix du noir témoignent de l’inquiétude de Thierry Murat sur les dérives contemporaines et le poids de la solitude dans une société toujours plus anonyme. Un album vivement conseillé. Relié. Couverture cartonnée. Format : 24,5 x 31 cm. 176 p. en bichromie. 26€. Paule Martigny. Mémoire des Arts